Le député Bert Wollants, à l'origine de la proposition N-VA, a cependant réinscrit le point à l'ordre du jour mardi demandant qu'à tout le moins l'avis du Conseil d'Etat soit sollicité. © BELGA

La N-VA remet une couche pour dire tout le mal qu’elle pense du texte du pacte énergétique

Le député Bert Wollants (N-VA) a profité jeudi après-midi de la discussion budgétaire à la Chambre pour redire tout le mal qu’il pensait du texte du pacte énergétique quelques heures après que le Premier ministre Charles Michel ait confirmé que le document dont a pris acte le gouvernement fédéral ferait l’objet d’un chiffrage en concertation avec les Régions et les acteurs économiques et sociaux.

Dans ce texte, « la facture de la sortie du nucléaire a mystérieusement disparu », ce qui implique qu’elle incombera aux citoyens et aux entreprises, a relevé M. Wollants, faisant allusion aux « dizaines de milliards d’euros » que coûteront les centrales au gaz. Le député a égréné pendant une bonne demi-heure les différents problèmes soulevés dans le document par la N-VA dont la question des délais de remplacement du nucléaire, la prise en compte des émissions CO2 et le modèle allemand.

« Tout cela est très difficile à suivre. A entendre l’opposition, nous ne pourrions pas poser de questions. Je vous dis que non, nous n’allons pas approuver ce texte », a-t-il, appelant à l’étayer.

Etonnée d’être interrogée sur le pacte énergétique plutôt que sur sa note de politique budgétaire à l’ordre du jour, la ministre Marie Christine Marghem (MR) a « concédé » que la « vision » défendue au gouvernement n’était pas étayée de chiffres financiers. « Il est légitime qu’un partenaire de la majorité demande de faire émerger ces chiffres, ce qui sera fait en concertation avec les Régions et les stakeholders », a-t-elle précisé.

Sur le fond, Mme Marghem a contredit certains arguments du député N-VA, soulignant notamment que selon la CREG un certain nombre de centrales au gaz existantes pourront être prolongées, ce qui limitera le coût de construction de nouvelles centrales. La facture sera concurrentielle par rapport à celle des centrales nucléaires, certainement s’il faut en construire de nouvelles, a-t-elle assuré. Les échanges se sont poursuivis sur le rendement des centrales et les conséquences sur le marché des prix.

En ce qui concerne le C02, les Régions se sont engagées à mener une politique volontariste de compensation à travers l’efficacité énergétique et l’électrification de la mobilité, a dit la ministre MR.

Enfin, il n’est pas question d’ouvrir des centrales au charbon ou au pétrole, a-t-elle ajouté.

Sur les bancs de l’opposition, Catherine Fonck (cdH) et Jean-Marc Nollet (Ecolo) se sont étonnés de cette nouvelle attaque publique de la N-VA au mépris de la loyauté gouvernementale, se demandant dans quelle pièce on jouait et quelles étaient les conséquences sur la sortie du nucléaire.

Mme Marghem a certifié que la sortie du nucléaire était prévue en 2025, conformément à la loi. Elle a jugé « normal » qu’un parlementaire s’interroge sur la nature d’un document, qualifié trop vite (par le ministre wallon Jean-Luc Crucke, Ndlr) de pacte énergétique. « Ce n’est pas encore un pacte, nous sommes au début d’un processus », a-t-elle dit.

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