Theo Francken © BELGA

La N-VA relativise la politique migratoire de Donald Trump

« Le président américain Donald Trump est dans son bon droit quand il dit vouloir mettre à plat la politique américaine d’exemption de visa, qui permet aux ressortissants de certains pays, dont des Belges, de voyager sans visa aux Etats-Unis », estime le vice-premier ministre N-VA et ministre de l’Intérieur Jan Jambon.

« Il me semble juridiquement controversé d’indiquer de façon sélective que les ressortissants de certains pays ne pourront plus accéder au territoire américain. Mais je pense qu’il faut replacer cela dans son contexte », a-t-il ajouté.

Son collègue de parti, le secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Theo Francken a invité à ne pas réagir « de façon hystérique » à cette décision américaine. Le programme d’exemption de visa « sera examiné pendant trente jours à la suite de quoi interviendront des consultations pendant nonante jours, n’importe quel pays peut agir de la sorte, c’est le droit de tout pays », a indiqué dimanche Jan Jambon sur VTM.

A côté de cela, « le fait pour le président Trump de décider de façon sélective que les ressortissants de certains pays ne pourront plus accéder au territoire américain est à mon sens problématique sur le plan juridique », a-t-il ajouté tout en invitant à replacer cette décision « dans son contexte ».

« Si je suis bien informé, Trump veut encore accueillir 50.000 réfugiés par an. Il y en avait 70.000 par an sous l’administration Obama et 30.000 avec un autre président », a rappelé Jan Jambon.

« Il est important de ne pas tomber dans l’hystérie et d’examiner précisément ce qui a été décidé », a pour sa part commenté sur la VRT Theo Francken. « Ce n’est pas comme si les Etats-Unis avaient décidé de ne plus accueillir de réfugiés », a-t-il ajouté, citant les mêmes chiffres que ceux de Jan Jambon.

Concernant l’exemption de visa, « il sera examiné durant les prochains nonante jours si notre pays échange suffisamment d’informations avec les Etats-Unis », a expliqué Theo Francken. « Et si ce n’est pas le cas, nous aurons également un problème », a-t-il précisé. Entre-temps, les Belges peuvent continuer à voyager aux Etats-Unis alors que les ressortissants de sept pays (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yemen) ne le peuvent plus. « Ils justifient cela avec le terrorisme musulman alimenté par le salafisme, ce qui là-bas est effectivement indéniable », a commenté le secrétaire d’Etat N-VA. « Mais cela est aussi vrai pour des pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, mais ce sont eux des alliés géostratégiques des Etats-Unis au Moyen-Orient. Il s’agit donc d’un choix arbitraire. On peut se poser des questions à cet égard, mais les choses sont ce qu’elles sont », a-t-il conclu. Ces deux derniers pays sont d’ailleurs des alliés de l’occident en général et investissent massivement en Europe. Des négociations sont d’ailleurs en cours au port d’Anvers avec une entreprise saoudienne.

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