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« La N-VA ne peut pas former de gouvernement avec ce programme »

Pour le politologue Carl Devos, les explications longuement attendues de la N-VA sont un « bienfait pour le débat politique ». Pourtant, il reste des imprécisions : « La N-VA ne peut pas former de gouvernement avec ce programme. Que serait-elle capable d’accepter pour entrer dans un gouvernement ? ».

Carl Devos de l’Université de Gand a lu un « programme très précis et élaboré » de la N-VA. « tout est très réfléchi, même si cela ne veut pas dire qu’il ne contient pas d’erreurs. Mais il est bon pour le débat politique que la N-VA explique enfin ce qu’elle veut » a-t-il déclaré sur Radio 1.

Même si le confédéralisme de Bart De Wever et des siens est assez cohérent, Devos craint qu’il ne soit pas faisable. « La N-VA ne peut pas former de gouvernement avec ce programme ». D’une part parce qu’il reste quelques questions à résoudre, d’autre part parce que c’est un programme radical.

« C’est à la N-VA d’en convaincre l’électeur »

« Les spécialistes doivent tout de même vérifier certains points. Les propositions autour de Bruxelles, par exemple, ou la proposition de démanteler la dette publique en 25 ans. Le radicalisme du programme pose aussi problème. Il y a peu de demandes de séparatisme en Flandre, même parmi les électeurs de la N-VA. Nous n’avons pas encore mesuré ce que le Flamand pense du confédéralisme, mais on ne devrait être confronté à un enthousiasme délirant. Cependant, c’est à la N-VA d’en convaincre l’électeur ».

« Où se situe la limite inférieure de la N-VA »

Carl Devos se demande ce que la N-VA serait capable d’accepter pour entrer dans un gouvernement. « De Wever a immédiatement apporté une nuance importante : c’est une image idéale. C’est-à-dire qu’ils ne vont pas proposer ce programme dans sa totalité et en exiger l’exécution intégrale ».

Devos estime que cette précision vient brouiller le message. « En plaidant contre une septième réforme de l’état et pour une réforme de l’état 2.0, ils ont été clairs. Mais cette nuance d’image idéale entraîne une imprécision stratégique. Jusqu’où la N-VA est-elle prête à aller pour entrer dans un gouvernement ? Cela nous ramène en 2010, lorsqu’ils ont exigé un accord de principe de partenaires de coalition potentiels. Qu’est-ce que celui-ci doit contenir, qu’accepteront les partenaires de coalition « ? Devos estime que la réponse à cette question dépendra de l’électeur.

Partisans

La N-VA réussira-t-elle à trouver des alliés ? Ben Weyts a déclaré lors d’une conférence de presse que la N-VA ne s’adressait pas tellement aux autres partis, mais plutôt à l’électeur. Selon le professeur, le flou demeure autour d’éventuels partenaires de la N-VA. « Les partis flamands ont en tout cas réagi plus intelligemment que par le passé, en ne tapant pas tout de suite sur la N-VA. Un rejet de leurs propositions sans arguments ne serait pas sérieux. Ceci dit, je serais très étonné si dans les prochains jours on ne se retrouve pas devant un flot de critiques riches en contre arguments ».

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