Zuhal Demir © BELGA

La N-VA met en cause la possibilité d’une double nationalité belgo-turque

La députée Zuhal Demir (N-VA) a remis en question la double nationalité belgo-turque. Selon elle, à partir de la deuxième génération, une personne dont les parents sont venus de Turquie ne peut plus porter cette double nationalité.

La députée nationaliste, originaire de la communauté kurde de Turquie, fait référence aux manifestations qui ont eu lieu dans certaines communes du Limbourg à la suite du coup d’Etat en Turquie. A Beringen, plusieurs centaines de manifestants menaçaient un centre proche du mouvement de Fatullah Gülen, accusé par Ankara d’être à l’origine de la tentative de putsch.

« Qui voit-on dans la rue? Ce sont des gens de la deuxième ou de la troisième génération. Des gens qui sont nés ici. Ce sont des Belges ou des Turcs? Maintenant, ils ont encore la double nationalité mais c’est quelque chose que nous devons revoir. En Allemagne, cette double nationalité a été supprimée », a-t-elle expliqué dans les colonnes du Belang van Limburg avant d’appeler les politiques belges d’origine turque à faire un choix.

Dans la majorité, le CD&V juge logique le fait qu’une personne ne possède qu’une nationalité mais rappelle que la situation est plus compliquée qu’il n’y paraît car certains pays, dont la Turquie mais aussi le Maroc ou la Syrie n’acceptent pas que l’on renonce à sa nationalité, celle-ci se transmettant par le père à ses enfants.

Les chrétiens-démocrates appellent aussi les nationalistes à se montrer conséquents. Il y a deux semaines, deux autres députés N-VA annonçaient qu’ils déposaient une proposition de loi visant à retirer la nationalité belge aux personnes condamnées pour terrorisme, à condition qu’ils aient une double nationalité, pour les renvoyer dans l’autre pays. « Si l’on retire la double nationalité, ils sont Belges et on ne peut plus les renvoyer », a fait remarquer le président Wouter Beke.

« Je ne vois pas de raison d’ouvrir ce débat maintenant et certainement pas en se focalisant sur un groupe », a lancé pour sa part la présidente de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten. « Au 21e siècle, l’identité des gens est composée de plusieurs couches et on ne peut pas la réduire à une dimension ».

Dans l’opposition, le sp.a s’est dit prêt à mener un tel débat mais il le conçoit en lien avec un autre: celui de la discrimination en Flandre. « Le seul retrait de la double nationalité n’est pas une solution », a ajouté le président John Crombez.

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