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La N-VA finira par dire non à la note de Di Rupo

Directeur du Knack, premier news magazine flamand, Rik Van Cauwelaert se penche sur la note du formateur Elio Di Rupo et l’avenir des négociations.

Que vous inspire la note du formateur Elio Di Rupo ?

La note d’Elio Di Rupo va très loin, beaucoup plus loin que ce que tout le monde pensait. Il s’éloigne de certaines positions phares du PS, comme dans le chapitre sur les soins de santé. Ce que je constate c’est qu’il a vraiment posé un geste fort, pas toujours très clair, mais fort.

Sa proposition pour BHV est très intéressante. La N-VA restera difficile sur le sujet, mais cette proposition est acceptable pour la plupart des Flamands. Ses idées sur les transferts des compétences sont également intéressantes même si ce n’est pas la grande réforme attendue.

Je pense que grâce à sa rencontre avec le VOKA et la férocité avec laquelle les patrons flamands se sont adressés à lui, Elio Di Rupo s’est rendu compte que sans cette réforme, on allait vers la fin du système belge. Certains points restent cependant trop flous comme le changement de statut des fonctionnaires et la régionalisation d’une partie des soins de santé, notamment de la gériatrie, qui a un coût important en Flandre.

Di Rupo parle également de taxer davantage les grandes fortunes tandis que les très grandes fortunes restent protégées. Ce sont en fait la classe moyenne et les PME qui vont trinquer, ce qui n’est pas une bonne chose. On ne sait pas non plus où il compte trouver l’argent pour le refinancement de Bruxelles.

La N-VA peut-elle se permettre de dire non à cette note ?

Je pense que la N-VA va dire oui et qu’elle va se mettre autour de la table. Bart De Wever va négocier et laisser passer du temps. Mais au final, il dira non.

La N-VA n’a aucun intérêt à dire oui. Sa force c’est qu’elle refuse le compromis et De Wever est l’homme qui ne plie pas. Mais aujourd’hui les partis traditionnels sont beaucoup plus disposés à faire des compromis

Pensez-vous que les autres partis entreront dans un gouvernement sans la N-VA ?

Ce qui est intéressant dans cette note, c’est justement qu’elle permet aux partis traditionnels de se rendre compte que c’est possible d’y aller sans la N-VA. La N-VA refusera, car après la résolution de BHV qui lui sert de levier, elle aura du mal à trouver une ouverture pour d’autres réformes vers plus d’autonomie. Le but d’une partie de la N-VA c’est qu’on ne trouve pas de solution à BHV pour arriver à un éclatement du pays.

Alors, oui, je pense qu’il est possible de former un gouvernement sans les nationalistes, mais ceux qu’il faut surveiller maintenant c’est l’aile ouvrière du CD&V et le FDF.

Propos recueillis par Marie Gathon

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