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La maison intelligente, l’arme absolue contre le blackout ?

Philippe Berkenbaum
Philippe Berkenbaum Journaliste

Les compteurs intelligents permettent de gérer la consommation d’énergie de façon très fine pour bénéficier du meilleur tarif, lisser les pics et éviter les gaspillages. Et nous espionner ?

Si l’intelligence des objets trouve à s’appliquer dans de nombreux domaines, celui de l’énergie, surtout l’électricité, apparait parmi les plus prometteurs. Le consommateur, particulier ou entreprise, devient lui-même producteur d’énergie avec ses panneaux photovoltaïques, ses éoliennes, sa géothermie ou sa cogénération. « Les besoins d’équilibrage des réseaux ne vont cesser de croître et l’intelligence pourra les y aider. Tout cela suppose des investissements, un accès permanent aux données de consommation, des signaux tarifaires qui incitent les utilisateurs à moduler leur consommation… Cela se fera petit à petit, en fonction des contextes locaux. » L’arme absolue anti black-out ?

Certains consommateurs d’électricité commencent à se voir équipés de compteurs intelligents (smart meters). Capables de suivre en détail et en temps réel la consommation d’un bâtiment, pièce par pièce si nécessaire, ils sont appelés à se répandre : une directive européenne impose que 80 % des foyers en soient dotés d’ici 2020. Même si la Belgique a obtenu le droit d’y déroger, estimant que le rythme imposé est trop rapide, les fournisseurs et distributeurs d’électricité restent libres de les installer selon les besoins de leurs clients. Beaucoup d’entreprises les utilisent déjà.

« Nous commençons à en installer chez ceux pour qui cela se justifie, confirme Philippe Massart chez Sibelga, gestionnaire du réseau à Bruxelles. Mais nous restons prudents par rapport à cette technologie. Nos études montrent que le développement de ces compteurs n’est pas encore rentable et nous ne voyons pas de nécessité immédiate à en installer chez tous les consommateurs. Même si nous nous y préparons. » Principaux obstacles à leur déploiement généralisé : ils sont encore trop coûteux (entre 350 et 500 euros), ne sont pas tous compatibles en l’absence d’un standard unique et posent un problème de confidentialité.

La différence majeure par rapport aux compteurs analogiques classiques qui doivent être relevés physiquement, c’est que les compteurs intelligents sont connectés. Ils peuvent communiquer avec une base de données centrale, être pilotés à distance et transmettre des relevés à une fréquence déterminée (chaque mois, jour, heure…) ou en temps réel. Ouvrant la voie à un pilotage beaucoup plus fin de la distribution et à une modulation adaptée des tarifs, pour stimuler la demande quand l’énergie coûte moins cher et la dissuader aux heures de pointe. Les factures seront basées sur la consommation réelle et les particuliers pourront agir plus facilement pour économiser l’énergie et les émissions de CO2.

Mais attention : si l’on suit en détail et en continu vos consommations d’énergie, on en apprend beaucoup sur votre mode de vie…

Le dossier spécial dans Le Vif/L’Express. Avec :

– la smarthome, « permettra de réduire les dépenses énergétiques et d’améliorer le bien-être de

chacun »

– objets connectés à la maison : l’aperçu de ce qui est déjà ou sera bientôt à votre portée

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