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La lutte contre les discriminations dans notre société reste une urgence

Le Vif

La lutte contre toutes les discriminations dans notre société reste une urgence, a affirmé lundi la ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des Chances Joëlle Milquet (CDH) à l’occasion de la présentation aux magistrats, aux fonctionnaires de police de référence et aux chefs de corps d’une circulaire relative à une politique efficiente de recherche et de poursuite en matière de discriminations et de délits de haine. Le but visé par ce document, approuvé récemment par le Collège des Procureurs généraux, la ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open VLD) et Joëlle Milquet, est une collaboration plus étroite entre la justice et la police.

« Il est très dommage qu’en 2013, cette lutte demeure un tel point d’attention. Nous disposons pourtant de lois prônant l’égalité dans notre société, comme celles relatives au mariage entre homosexuels ou à l’adoption par de tels couples. Malgré cela, les discriminations perdurent et se transforment parfois même en agressions, comme ce fut le cas ce week-end encore à Gand », déplore Annemie Turtelboom.

Parmi les objectifs que poursuit cette circulaire figurent l’identification et l’enregistrement de manière plus efficace des faits de discrimination et des délits de haine, notamment homophobes. « Une amélioration d’un tel enregistrement pourrait encourager les victimes à porter plainte. Et avec des statistiques en la matière, nous pourrons développer des politiques de prévention plus adéquates », détaille Joëlle Milquet.

Le but de cette circulaire est également de sensibiliser les magistrats de parquet, l’auditorat du travail, la police et les services d’inspection sociale compétents à la problématique et à la législation existante. « Trop souvent, les victimes sont convaincues que leurs plaintes ne seront pas traitées sérieusement. Je suis convaincue que, par cette circulaire et une telle sensibilisation, cela évoluera positivement », renchérit la ministre de la Justice.

Un policier de référence en matière de discriminations sera notamment désigné dans chaque zone. « Par le biais d’une formation spécifique, il aura été sensibilisé à cette problématique, à laquelle nous nous devons d’apporter une réponse, dans la gestion de son enquête », assure Catherine De Bolle, commissaire générale de la police fédérale. Des magistrats de référence seront également désignés.

Les différentes autorités concernées veulent orienter avec plus d’efficacité les magistrats et les fonctionnaires de police sur le terrain dans la recherche et la poursuite de ces infractions. « Il faut améliorer la collaboration et l’échange réciproque entre les acteurs judiciaires et policiers et le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Ces instances sont en effet les premiers interlocuteurs des victimes de discrimination », explique la ministre de l’Intérieur.

Enfin, une attention particulière doit être portée à la recherche des infractions commises par le biais d’internet et la cyberhaine. « Le problème, ici, est que beaucoup de sites sont hébergés aux Etats-Unis, où la législation laisse beaucoup de place à la liberté d’expression. Dans notre pays comme en Europe, le droit est beaucoup plus sanctionnant en la matière. Nous pouvons agir de Belgique mais cela prend du temps », constate Joëlle Milquet, qui appelle à un encadrement international à grande échelle sur cette problématique.

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