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« La lutte contre l’antisémitisme est un échec », affirme Charles Michel

La lutte contre l’antisémitisme est un échec », a déclaré le Premier ministre Charles Michel lundi lors de la cérémonie de commémoration du 70e anniversaire de la libération des camps de concentration à la grande synagogue de Bruxelles.

« La shoah n’a pas d’équivalent dans l’histoire. C’est un crime industriel, planifié, méthodique, contre l’essence même de l’homme, qui entendait dénier à une part de l’humanité le droit d’en faire partie. C’était il y a 70 ans, c’était hier », a déclaré le Premier ministre.

« Je souhaite ici réaffirmer la condamnation de ce crime à jamais impardonnable. » « Je suis également là pour dire la solidarité du gouvernement à votre communauté à nouveau frappée par la haine antisémite (…) Lors des attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper casher, des personnes sont mortes parce qu’elles étaient journalistes, policières ou juives. » Charles Michel a également rappelé la « spirale dramatique de l’antisémitisme en Belgique », citant la tuerie du musée juif de Bruxelles en mai 2014 et le cas d’une élève de l’athénée Emile Bockstael à Laeken contrainte de quitter l’établissement en raison de menaces antisémites.

« Une enquête menée auprès de 5.800 personnes dans l’Union européenne signale que 78% des Européens pensent que l’antisémitisme s’est aggravé ces cinq dernières années. En Belgique, 40% des juifs envisagent même de quitter le pays. La lutte contre l’antisémitisme est un échec », a-t-il lancé. « Je refuse que vous vous sentiez contraints de faire ce choix. Aucun Belge ne doit se voir contraint à quitter le pays. La Belgique sans les juifs ne serait plus la Belgique. L’Europe sans les juifs ne serait plus l’Europe », a-t-il ajouté.

« Dans l’immédiat, nous avons renforcé le niveau d’alerte », a rappelé Charles Michel. « Mais nous devons nous attaquer plus durement à l’antisémitisme, qui devient une cause nationale. Toutes les plaintes doivent être actées et faire l’objet de poursuites », a ajouté le Premier ministre. « Quand un acte antisémite est commis en Belgiqe, c’est la société belge toute entière qui est agressée. » « Nous sommes debout et nous nous sentons tous juifs », a conclu Charles Michel.

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