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La longueur de la procédure d’asile pèse sur le moral des enfants migrants, selon l’Unicef

Les enfants migrants et réfugiés en Belgique vivent la procédure d’asile comme un « lourd fardeau », affirme l’Unicef dans son dernier rapport, publié vendredi. Jugée trop longue et trop complexe, elle nourrit leurs principales inquiétudes et les empêche d’envisager l’avenir sereinement.

Pendant deux ans, l’Unicef a récolté les témoignages de 170 enfants et adolescents migrants ou réfugiés en Belgique. Certains sont venus seuls, dans des contextes hostiles, d’autres avec leur famille. La plupart ont été ballotés de centre d’accueil en centre d’accueil.

Leurs récits sont rythmés par la guerre, l’insécurité et la difficulté d’être seuls, mais également l’espoir de mener une vie meilleure. A cet égard, l’imprévisibilité de leur séjour cristallise leurs principales craintes. Presque tous les enfants interrogés disent vivre la procédure d’asile comme un « lourd fardeau », souligne le rapport.

« La procédure est beaucoup trop lente. Certains attendent quatre, cinq, six ans avant d’avoir une réponse. Dans notre groupe, certains sont ici depuis trois ans et n’ont toujours pas de réponse. C’est impossible d’imaginer l’avenir dans ces conditions », déplore un groupe de jeunes résidant dans un centre d’accueil. « Je n’arrive pas à me concentrer sur mes études; ça me pèse tellement de ne pas savoir ce qu’il adviendra de moi après la procédure », abonde un jeune Marocain de 17 ans.

L’hébergement est un autre sujet de préoccupation majeur. Les jeunes interrogés pointent presque à l’unanimité les grands centres d’accueil, où les tensions, les bagarres, le bruit et l’accompagnement erratique sont autant d’éléments qui ajoutent au stress et à l’angoisse. « C’est sale dans le centre. Il y a tout le temps des bagarres. Le centre est fou et sale. Fou parce qu’il y a parfois des problèmes. Les problèmes, ce sont les adultes. Ils se disputent », explique une jeune Tchétchène, âgée de 10 ans.

Selon l’organisation onusienne, la longueur de la procédure et le stress de l’attente affectent le bien-être général des enfants, y compris leur santé et leurs capacités d’apprentissage. La procédure d’accueil devrait être limitée dans le temps et couplée à un meilleur accompagnement. Les petites structures ou les familles d’accueil devraient également être préférées aux grands centres.

En 2016, 4.960 mineurs d’âge, dont 1.076 non accompagnés, ont demandé l’asile en Belgique. En Europe, ils étaient près de 400.000.

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