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La justice « maltraitée » au centre des préoccupations du FDF

Le Vif

« Tous les partis appellent au respect de la loi mais le gouvernement Di Rupo-Reynders-Milquet a maltraité la Justice comme jamais, les délais d’attente étant devenus insupportables », a fait observer jeudi le président Olivier Maingain.

Une poignée d’avocats et de juristes figurent aux avant-postes de la liste bruxelloise des FDF pour les élections à la Chambre, le parti amarante faisant de la Justice un enjeu majeur de sa campagne pour les fédérales.

Tête de liste devant la bourgmestre « désignée » de Crainhem Véronique Caprasse et « le candidat libéral indépendant » François van Hoobrouck d’Aspre, ex-bourgmestre MR de Wezembeek-Oppem, Olivier Maingain a particulièrement dénoncé la situation qui prévaut à Bruxelles. Il a qualifié de « supercherie » l’annonce faite par les partis francophones qui ont voté la scission de BHV judiciaire (PS-MR-cdH-Ecolo) d’une résorption de l’arriéré dans la capitale grâce à une clé « 80-20 » pour la désignation des magistrats francophones et néerlandophones. Après une évaluation « orientée » de la société d’audit KPMG confirmée par un comité d’accompagnement « flamandisé », la clé est retombée à « 71-29 », a pesté M. Maingain, selon qui il en coûtera « une centaine d’emplois » au Parquet, à la magistrature du siège et au greffe. Or, à Bruxelles, entre 85 et 95% des affaires, hors tribunal du Commerce, sont francophones, a-t-il précisé.

Avec ses colistiers de la périphérie, dont il assure qu’un voire deux peuvent être élus, il appelle les électeurs des six communes à facilités à voter « avec Bruxelles » afin de montrer qu’ils « ne veulent pas la séparation ».

Outre le jugement du contentieux dans l’année de l’introduction de la cause, la révision de la clé linguistique et le recrutement de magistrats, les FDF défendent également la création d’un fonds octroyant des avances aux victimes (à l’instar du fonds des créances alimentaires), une meilleure valorisation des experts judiciaires et du point attribué aux avocats pro deo. Ils soutiennent en outre que le Palais de justice de Bruxelles puisse conserver sa fonction juridictionnelle. Ils appellent par ailleurs à l’exécution de toutes les condamnations mais également à une généralisation des peines alternatives. Enfin, ils exigent l’arrêt de l’enfermement dans des établissements à l’étranger (Tilburg).

En matière de police, tout en redisant leur hostilité à une fusion des zones, les Fédéralistes francophones revendiquent une révision de la norme KUL qui n’a pas tenu compte de l’explosion démographique bruxelloise.

Concernant l’immigration, le credo FDF est ‘ni laxisme ni fermeture illusoire des frontières’; le parti prône notamment une planification de l’immigration à l’allemande, avec les partenaires sociaux.

Ne disposant pas de suffisamment de relais dans l’administration, les FDF n’ont pas chiffré leurs propositions. Mais selon leur président Olivier Maingain, cela ne constitue pas un problème, le rôle du politique étant de définir des objectifs et d’affirmer des choix. Il dit préférer cela aux annonces « demain, on rase gratis » entendues selon lui au MR mais aussi au PS.

Dans leur volonté de restauration de l’Etat de droit, les FDF réitèrent leur proposition de consacrer la laïcité politique de l’Etat belge dans la Constitution, la seule à même de faire fonctionner « une Belgique tolérante et pluraliste ». Olivier Maingain le réaffirmera la semaine prochaine dans le débat sur les articles de la Constitution qui pourraient être soumis à révision.

Sur la liste bruxelloise des FDF pour la Chambre figurent plusieurs anciens candidats MR, s’est plu à souligner jeudi M. Maingain. Outre François van Hoobrouck, il s’agit de la suppléante Marie Bangoura, dont l’association lutte contre les mariages gris, et de l’ancien bâtonnier de Bruxelles, Marc Wagemans dont le compagnonnage avec le FDF est déjà plus ancien.

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