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La grève des profs très bien suivie

Des cours ne sont pas organisés dans « une très grande majorité » d’écoles en Wallonie et à Bruxelles à la suite de l’appel à la grève du front commun syndical, a assuré jeudi en milieu de matinée Pascal Chardome, le président de la CGSP-Enseignement.

Il était encore trop tôt jeudi matin pour obtenir des chiffres précis de la mobilisation gréviste. Ceux-ci viendront des directions d’écoles qui listent les absences. Les fédérations de pouvoirs organisateurs s’attelaient également à compiler les données. « Les échos sont très bons, on nous fait état d’une très grande majorité d’écoles où les cours ne sont pas organisés », commentait la CGSP.

Le front commun syndical a appelé à la grève dans tous les réseaux et à tous les niveaux pour protester contre l’accord sectoriel 2011-2012 qui repousse les aménagements de fin de carrière (DPPR) de 55 à 58 ans et prévoit une revalorisation salariale et des moyens pour les conditions de travail jugés insuffisants.

Les piquets de grève, « dissuasifs mais pas contraignants », ont reçu pour consigne de laisser entrer les élèves afin que l’accueil puisse être assuré. La CGSP n’a eu connaissance que d’un seul cas en région montoise où le piquet a tenté d’empêcher l’entrée des élèves, « mais cela a été rapidement réglé », a commenté M. Chardome.

Les enseignants grévistes sont attendus par les syndicats en début d’après-midi pour manifester dans les rues de Liège, la ville des ministres de l’Enseignement Marie-Dominique Simonet (obligatoire) et Jean-Claude Marcourt (supérieur).

L’absentéisme comparable à une grosse grippe dans l’enseignement catholique

L’absentéisme engendré par la grève des enseignants dans l’enseignement est, pour les écoles catholiques, comparable à celui d’une « grosse grippe », a estimé le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SeGEC) sur base de chiffres propres.

« Environ une école sur trois est perturbée de façon significative dans l’enseignement fondamental et secondaire », affirme le SeGEC dans un communiqué.

Dans le supérieur, seule une institution sur les 13 sondées est perturbée, alors que les centres PMS ne le sont pas du tout, ajoute la plate-forme de l’enseignement catholique.

Le SeGEC a sondé 120 écoles primaires, 70 du secondaire, 13 établissements de l’enseignement supérieur ainsi que 17 centres PMS.

« Certaines régions sont davantage touchées que d’autres, Liège tout particulièrement. La grève des transports en commun renforce l’absentéisme dans les écoles. De façon globale, cet absentéisme des élèves est plus faible dans le fondamental que dans le secondaire. Parmi les personnels grévistes dans l’enseignement secondaire, on constate une proportion importante de professeurs du 1er degré », ajoute le SeGEC.

Du côté syndical, au contraire, la CGSP affirmait que des cours avaient été supprimés dans une très grande majorité d’écoles. Pour la CSC, le mouvement est « un succès », avec « des établissements en grève à 100%, d’autres à 85-90% ».

Près de 12.000 enseignants dans les rues de Liège

Les représentants syndicaux, qui tablaient sur environ 5.000 manifestants, ont exprimé leur satisfaction, devant la mobilisation des enseignants pour la manifestation de Liège.

Selon le secrétaire général de la CSC-Enseignement Eugène Ernst, il s’agit d’une mobilisation exceptionnelle, après 15 ans de calme relatif.

Selon un comptage par rangées encore approximatif, 12.000 enseignants environ ont manifesté dans les rues de Liège à l’occasion de la journée de grève générale contre l’accord sectoriel.

Les enseignants sont dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol, et il va falloir que le politique l’entende, estiment les syndicats. « La balle est dans son camp, nous attendons des propositions très concrètes sur les salaires, les conditions de travail, et les aménagements de fin de carrière », estime M. Ernst.

Quant à l’appel à la responsabilité lancé récemment par le ministre-président de la Communauté française Rudy Demotte, le syndicaliste CSC estime que c’est le pouvoir politique qui serait irresponsable de ne pas entendre le cri de colère des enseignants.

La manifestation, si elle a un peu perturbé la circulation au centre-ville de Liège, s’est déroulée dans le calme.

Le Vif.be, avec Belga

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