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La grève des profs a été bien suivie

Les syndicats inviteront vendredi le gouvernement à prendre une initiative d’ici sa prochaine réunion de jeudi prochain, faute de quoi d’autres actions seront entreprises, a indiqué jeudi soir le président de la CGSP-Enseignement, Pascal Chardome.

Les syndicats d’enseignants ont exprimé leur satisfaction à la suite du mouvement de grève observé dans les écoles primaires et secondaires de la Communauté française et de la manifestation de jeudi. Le mouvement de grève a été très bien suivi, surtout dans le secondaire et même dans certaines « petites » écoles, où les grèves sont généralement moins bien suivies, a souligné M. Chardome.

Selon lui, plus de 10.000 personnes ont participé à la manifestation de Liège. Les revendications exprimées traduisent un malaise général, qui va bien au-delà des matières abordées par le protocole d’accord sectoriel présenté par le gouvernement et repoussé par les syndicats, estime-t-il, ajoutant qu’il faudra dès lors remettre l’ensemble du dossier sur la table.

Si le gouvernement ne répond pas à la demande des enseignants, de nouvelles actions seront menées, qui prendront sans doute une autre forme que la manifestation et auront un caractère plus ciblé, a-t-il averti.

Selon le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique (SeGEC), 31% des professeurs ont été en grève dans l’enseignement fondamental catholique et 36% dans le secondaire. Des perturbations minimes ont été enregistrées dans le supérieur et les centres PMS.

Le SeGEC se dit surpris par le taux d’absentéisme des élèves, supérieur à celui des enseignants (46% dans le fondamental et 53% dans le secondaire), « ce qui suscite et nécessite une réflexion sur la manière dont le mouvement a été annoncé et perçu par les parents ».

Au total, environ une école sur trois a été perturbée de façon significative dans l’enseignement fondamental et secondaire catholique. Certaines régions ont été davantage touchées que d’autres, Liège tout particulièrement.

Quant à la ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet, elle a tenu à réaffirmer l’importance prioritaire accordée à l’enseignement par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en tenant compte « du rôle essentiel des enseignants, des difficultés inhérentes au métier et des réalités auxquelles le secteur est confronté ».

Dans un communiqué, elle rappelle les différentes mesures prises par le gouvernement, et notamment les 34 millions d’euros qu’elle a pu obtenir pour les enseignants en faveur de la revalorisation salariale ou de l’emploi dans l’éducation.

En outre, une série de mesures nouvelles vont améliorer les conditions d’exercice du métier et permettre de lutter contre la pénurie d’enseignants, rappelle-t-elle encore. En matière de fins de carrière, le but est de préserver notre modèle social et de garantir les pensions à venir en proposant une solution équilibrée et souple prenant en considération la pénibilité du métier, dit encore Mme Simonet.

Pour leur part, le président du MR Charles Michel et la chef de groupe réformatrice au parlement de la Communauté française Françoise Bertieaux estiment que la grève de ce jeudi est la conséquence de la mauvaise gestion « permanente » du secteur par les partis de l’Olivier à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Selon M. Michel, le ras-le-bol des enseignants traduit l’échec des trois partis de gauche qui assument la responsabilité depuis de nombreuses années. Ce mal-être est lié à l’insécurité dans l’école et à l’état des bâtiments scolaires. « Malgré des promesses fracassantes qui avaient été faites il y a quelques années, on ne voit rien de concret venir dans les écoles », estime Charles Michel.

LeVif.be, avec Belga

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