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La Géothermie au secours de l’énergie wallonne

L’intercommunale IDEA de Mons-Borinage-Centre a présenté jeudi au ministre wallon du Développement durable, Jean-Marc Nollet, un projet d’exploitation de sources géothermiques en Wallonie. La région de Mons sera la première de Belgique à proposer une zone d’activité économique fonctionnant avec de l’énergie propre.

L’intercommunale IDEA de Mons-Borinage-Centre accueillait ce jeudi Jean-Marc Nollet, le ministre wallon du Développement durable, pour lui présenter « Géother-Wall », une somme de huit projets fonctionnant à l’énergie géothermique. Le ministre a visité la centrale de Saint Ghislain pour voir son fonctionnement et réfléchir à l’octroi de subsides indispensables à la réalisation des projets. Le coût s’élève à 38 millions dont la moitié serait financée par des aides publiques.

La géothermie est un système d’extraction de la chaleur des nappes phréatiques, sous-terraines, puis de redistribution. Elle nécessite la construction de puits, de centrales où l’eau, corrosive, passe par des échangeurs à chaleur, et d’un réseau de tuyaux calorifugés.
Les experts de l’Université de Mons ont relevé une source géothermique de vingt kilomètres sur cinq dans le bassin de la Haine. Cette nappe d’eau chaude, 73 degrés, se situe à environ 2500 mètres de profondeur. Cette température, basse, alimenterait le chauffage urbain. Elle n’est pas assez élevée pour produire de l’électricité.

Selon Alain Rorive l’hydrogéologue de l’IDEA, « Geother-wall réduirait le dégagement annuel de CO2 de 25 000 tonnes et produirait une puissance équivalente de 40 MégaWatts, soit 10 éoliennes ». De quoi alimenter en chaleur de huit à dix-milles ménages. Grâce aux subventions, nécessaires à toutes les énergies renouvelables pour être concurrentielles au début, les clients paieront un prix inférieur au reste du marché.

Alain Rorive estime que « d’ici une quinzaine d’années, avec le renchérissement du coût de l’énergie, nous pourrions être auto-finançables ». Les puits de Saint-Ghislain et de Baudour fonctionnent depuis 1985 mais le système n’avait pas été développé à cause de la réduction du prix des énergies durant les années 1990.

Le premier projet, l’exploitation du puits de Ghlin, permettra aux entreprises implantées dans la future zone d’activité de Mons Est un raccordement à l’énergie géothermique. Il débuterait dans quelques mois. Emilie Zimbili, la responsable communication de l’Intercommunale pense que « la commercialisation serait possible d’ici deux ans ». Mais plus qu’un intérêt financier, cette innovation améliorerait l’image de la région. « Cette zone d’activité serait la première en Belgique à bénéficier d’une énergie neutre. Cela pourrait attirer des entreprises ».

Le ministre wallon du Développement durable a constaté l’efficience de ce système et souhaite élargir le projet et l’expertise à d’autres régions wallonnes. Il affirme qu’ « en terme d’énergie renouvelable, il faut arrêter de ne regarder qu’en l’air et aussi se tourner vers le sol et faire converger toutes les nouvelles énergies ».

Guillaume Bur, avec Belga.

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