BALAFRE Le mot-clé pour justifier le gigantisme de ce projet de la SNCB. © EUROGARE

‘La gare de Mons ne sera pas terminée avant fin 2018, au plus tôt’

Après la rupture du contrat, vendredi dernier, entre la SNCB et la société italienne Cordioli, la ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant n’envisage pas la fin des travaux de construction de la gare de Mons avant fin 2018, au plus tôt.

Le chantier de la future gare de Mons dite « de Calatrava », du nom de son architecte espagnol, souffre d’importants retards. Après la rupture du contrat, vendredi dernier, entre la SNCB et la société italienne Cordioli, chargée de la construction de la passerelle métallique, la fin définitive des travaux n’est désormais envisagée que pour fin 2018, au plus tôt, a indiqué mardi la ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant.

Le chantier de la gare de Mons traîne la patte depuis des mois. La construction de la structure métallique de la « gare-passerelle », au-dessus des caténaires, est à l’arrêt depuis mai dernier à la suite des difficultés financières rencontrées par la société italienne Cordioli, chargée de ce marché. Des sous-traitants, des transporteurs de pièces fabriquées en Italie, ne sont plus payés depuis des mois et croisent donc les bras. 17 actions directes de sous-traitants ont notamment conduit à la saisie conservatoire de pièces fabriquées et en dépôt en Belgique.

Le conseil d’administration de la SNCB a mis un terme, vendredi dernier, au contrat le liant à la société Cordioli. « Notre volonté est de faire redémarrer le chantier le plus vite possible », a indiqué mardi à Mons la ministre Jacqueline Galant. « Le but est de lever les obstacles juridiques et de trouver une nouvelle entreprise qui sera chargée de la confection et de la construction de la passerelle métallique. » Ensuite, les travaux de finition de l’édifice devraient, espère Jacqueline Galant, être terminés fin 2018, près de 3 ans plus tard que le délai initialement annoncé.

Ce qui est fait, ce qui reste à faire

Le chantier de la future gare de Mons a commencé en 2013 avec le début des travaux de démolition de l’ancienne gare inaugurée en 1952. On avait initialement envisagé une mise en service en 2015.

Depuis plus de 40 ans, les instances montoises rêvent de gommer la « balafre ferroviaire » qui sépare encore aujourd’hui le coeur historique de la ville de Mons et le nouveau site des Grands-Prés. La future gare-passerelle permettra de faire la jonction entre ces deux entités.

L’architecte espagnol Santiago Calatrava a été désigné en 2006 pour la conception de la future gare multimodale. L’étude d’incidence a ensuite été lancée en 2010. Toutefois, le dépôt de divers recours de comités citoyens ont, selon Eurogare, bureau d’étude de la SNCB chargé de l’étude et de la réalisation de projets ferroviaires et architecturaux, provoqué dès le départ des retards d’un an et demi dans le processus de construction.

Vincent Bourlard, administrateur délégué d’Eurogare, a tracé mardi à Mons les grandes lignes de l’avancement des travaux. Il en ressort que trois des sept chantiers sont complètement terminés, notamment les modifications et aménagements de voies, les travaux de signalisation et de force motrice. Le gros oeuvre en béton et l’infrastructure ferroviaire sont terminés à 90%, les travaux des 4 nouveaux quais (3 ferroviaires et 1 mixte train-bus) à 70%. Six voies sur sept sont actuellement en service, la 7e le sera en janvier 2016. Le montant de ces divers chantiers est de quelque 80 millions d’euros (79,5).

Le chantier de construction de la passerelle métallique est quant à lui à l’arrêt depuis le mois de mai dernier, à la suite des difficultés rencontrées par la société italienne Cordioli, chargée de cette partie de l’ouvrage. Le contrat liant la SNCB à cette société a été résilié vendredi dernier par le conseil d’administration de la SNCB. Ce chantier, d’une valeur de 34 millions d’euros (dont une tranche de 9,5 millions d’euros a été payée au prestataire italien) attend une reprise, espérée la plus rapide possible par la SNCB. Les sous-traitants sont impayés et une série de 17 actions directes vers la SNCB (pour environ 1,4 million d’euros) ont été lancées. Des saisies ont également été faites sur la chantier de la future gare. Selon la SNCB, une grande partie des éléments ont été fabriqués, le montage n’en est quant à lui qu’à 27% de son avancement. « La plus grande partie des éléments est dans une entreprise de peinture de la région montoise », a indiqué Vincent Boulard d’Eurogare. « Certains éléments sont toujours chez Cordioli, d’autres ne sont pas encore fabriqués ». L’entreprise italienne est aujourd’hui en liquidation.

Pour reprendre le chantier de la passerelle, il faudra lever les obstacles juridiques, libérer les pièces qui font l’objet d’une saisie conservatoire et trouver une nouvelle entreprise pour finir la conception et la construction de la structure métallique. Après quoi commenceront les chantiers des façades, de la couverture de la passerelle, des abris-quai, le tout pour 15 millions d’euros. Quatre marchés restent encore à attribuer: les ascenseurs et escalators, les techniques spéciales, le second oeuvre, le parachèvement et les abords.

La SNCB ne s’est par ailleurs pas prononcée sur d’éventuels surcoûts.

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