Le Louise-Marie © BELGA

La frégate Louise Marie va tirer trois missiles, dont pour la première fois un Harpoon

La frégate Louise-Marie a pris la mer en direction du nord de l’océan Atlantique, pour une mission de deux semaines au cours de laquelle elle tirera trois missiles, dont, pour la première fois dans l’histoire de la Marine belge, un engin anti-navire à longue portée, a-t-on indiqué de source militaire.

Ce bâtiment, l’une des deux frégates de la Marine, a appareillé lundi de son port d’attache de Zeebrugge, où elle reviendra le 7 ou 8 juin. Il a déjà participé en début d’année durant trois semaines à l’opération Sea Guardian de l’Otan en Méditerranée, qui vise notamment à lutter contre le terrorisme, une première pour un navire belge.

Cette croisière, en compagnie d’un navire néerlandais, vise à effectuer la semaine prochaine des tirs réels de missiles au large du nord de la Norvège, a expliqué le commandant du navire – communément appelé « Loma » par son équipage de quelque 150 hommes et femmes -, le capitaine de frégate Kristof Van Belleghem, à quelques journalistes lors d’une visite à bord.

Le F931 Louise-Marie doit ainsi tirer deux missiles mer-air de type RIM-7 Nato Sea Sparrow et pour la première fois depuis l’entrée en service des frégates polyvalentes de la Marine, respectivement en mars 2007 pour le navire-jumeau, le F930 Leopold 1, et en avril 2008, un engin mer-mer de type AGM-84 Harpoon. Ce missile de construction américaine, qui fait partie de l’armement standard des frégates, est capable de toucher une cible à quelque 150 km de distance.

Ce missile, d’un coût de « plusieurs centaines de milliers d’euros », ne sera pour l’occasion pas doté d’une charge explosive. Elle sera remplacée par une instrumentation pour mesurer tous les paramètres du tir, selon le commandant Van Belleghem.

Les frégates belges, rachetées d’occasion aux Pays-Bas et qualifiées de « multifonctionnelles » (d’après l’appellation néerlandaise de « M-fregatten »), devraient être remplacées au cours de la prochaine décennie par de nouveaux bâtiments plus modernes, conçus pour faire face aux « nouvelles menaces ». Ils seront à nouveau construits en coopération avec La Haye, qui assurera la direction du programme, alors que la Belgique prendra en charge la construction de douze nouveaux navires de lutte contre les mines pour les deux pays.

La Belgique et les Pays-Bas ont chacun prévu de consacrer un montant d’environ un milliard d’euros à chaque contrat. L’entrée en service du premier des quatre navires est prévue vers 2025.

La frégate Louise Marie, l’un des fleurons de la Marine

Construites dans les années 90, ces « M-fregatten » (pour multifonctionnelles) sont des navires mesurant 122 mètres de long, avec un déplacement de 3.320 tonnes. Elles sont notamment équipées d’un canon de 76 mm, de missiles mer-mer Harpoon et anti-aériens Sea Sparrow, de torpilles, et d’un canon à tir rapide Goalkeeper destiné à contrer les missiles anti-navires.

Elles sont servies par un équipage d’environ 15O personnes et peuvent embarquer un hélicoptère Alouette III – et à terme un NH90 Caïman – opérant depuis le pont d’envol arrière.

Les deux « M-fregatten », le F930 Leopold 1 et le F931 Louise-Marie, ont été rachetées aux Pays-Bas en décembre 2005 pour 230 millions d’euros, un montant qui couvrait leur achat, celui d’un lot de pièces de rechange et de munitions, la documentation technique, l’entretien planifié de l’un des deux navires et la modification du pont d’envol (« deck ») pour pouvoir embarquer un NH90.

Le Leopold 1 (l’ex F-827 Karel Doorman de la marine néerlandaise) a été livré en mars 2007 et déclaré opérationnel l’année suivante. Il a effectué entre le 1er mars et le 31 mai 2008 sa première mission en assurant le commandement du volet naval de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) en Méditerranée orientale.

Le Louise-Marie (l’ex-F829 Willem van der Zaan sous pavillon néerlandais) a pour sa part été livré en avril 2008. La frégate a été déclarée pleinement opérationnelle en mai 2008 et a participé à plusieurs reprises à l’opération européenne Atalanta de lutte contre la piraterie somalienne.

Elle a aussi assuré en début d’année la première participation belge à l’opération Sea Guardian de l’Otan en mer Méditerranée, qui vise notamment à lutter contre le terrorisme.

Belga

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