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La Force aérienne fête mardi son centenaire, en toute discrétion

Le Vif

La composante Air de l’armée célèbre mardi, mais en toute discrétion, le 100ème anniversaire de la création de son ancêtre, la « compagnie des aviateurs », creuset de l’aviation militaire belge, moins de dix ans après le premier vol motorisé des frères Wilbur et Orville Wright, le 17 décembre 1903.

Aucun événement public n’est en effet prévu pour marquer le centenaire de la signature, le 16 avril 1913, par le roi Albert d’un arrêté royal prévoyant la mise sur pied de cette « compagnie des aviateurs » et d’une école de pilotage, a-t-on indiqué de source militaire.

L’histoire de l’aviation militaire belge commence en 1910 lorsque le ministre de la Guerre de l’époque, le général Joseph Hellebaut, décide, après un baptême l’air, d’acquérir des « aéroplanes ». En mars 1911, le premier aérodrome militaire en Belgique s’installe à Brasschaat, au nord d’Anvers – il a fermé ses portes en juin 2006 – sous l’appellation de « School Militaire Luchtvaart – Ecole d’Aviation militaire », disposant de deux biplans de bois et de toile, un Farman Extra Course et un Aviator n°2.

Un premier Farman type 1910 est livré le 5 mai 1911, suivi d’un second le 24 mai et de deux autres en août de la même année. Mais il faut attendre le 16 avril 1913 pour voir naître la compagnie des aviateurs, qui disposait de 22 appareils en août 1914, lors du déclenchement de la première Guerre mondiale, et venait en complément de la compagnie d’aérostiers, créée en 1887 à Brasschaat et équipée de ballons pour l’observation des mouvements des troupes ennemies.

Dès la fin de l’année 1912, le commandant Emile Mathieu avait couché sur papier des propositions pour donner une place à l’aviation au sein de l’armée. Il proposait la création d’une compagnie d’aviateurs avec quatre escadrilles, s’inspirant des exemples français – l' »Aviation militaire » – et allemand avec ses « Fliegertruppen ».

En juillet 1913, la firme anversoise Bollekens (à l’origine une menuiserie qui devient ensuite un constructeur aéronautique) fournit une première série de Henri Farman H.F.20 pour la compagnie des aviateurs. Deux escadrilles sont ainsi complètement équipées pour le 25 août 1913, afin de participer aux premières grandes manoeuvres d’automne dans la région, d’une importance stratégique à l’époque,d’entre-Sambre-et-Meuse.

A la veille de la première Guerre mondiale, le constructeur anversois passe sous contrôle militaire. La firme reçoit la mission de fournir le plus rapidement possible des Henri Farman H.F.20 pour les deux autres escadrilles. La compagnie des aviateurs compte à cette époque sur 37 pilotes et observateurs dont certains n’ont reçu que quelques heures de formation. Leur effectif est complété par huit pilotes civils appelés qui emmènent leurs propres avions ou reçoivent des avions civils réquisitionnés.

Le 3 octobre 1914 décollent de Brasschaat les premiers avions de la compagnie des aviateurs afin d’effectuer des vols de reconnaissance au-dessus des territoires belge et allemand. Durant les premiers mois de la guerre, la plupart des fragiles biplans sont perdus, davantage en raison de pannes techniques et d’accidents que d’actions ennemies.

A la fin du conflit, en novembre 1918, la Belgique dispose d’environ 200 avions répartis en douze escadrilles, dont une escadrille d’hydravions. Ils effectuent des vols de reconnaissance et d’observation mais aussi des missions de chasse et de bombardement. Les écoles de pilotage, alors situées en France, ont formé environ 250 pilotes durant la « grande Guerre ». Ensemble, avec les 37 pilotes d’avant-guerre de la compagnie des aviateurs, ils obtiennent 125 victoires dans les airs contre des avions et ballons ennemis.

Entre-temps, la compagnie des aviateurs était devenue le 20 mars 1915l’Aviation militaire belge, une dénomination conservée jusqu’à la seconde Guerre mondiale.

Après-guerre, le gouvernement revenu d’exil à Londres décrète que les unités belges ayant combattu au sein de la Royal Air Force (RAF) britannique formeront à dater du 15 octobre 1946 une aviation militaire autonome, indépendante de la Force terrestre. Elle reçoit officiellement la dénomination de « Force aérienne » le 15 janvier 1949.

Aujourd’hui, cette appellation existe toujours. Mais elle regroupe le personnel porteur de l’uniforme bleu hérité de la RAF. Car son noyau opérationnel est, après l’instauration de la « structure unique » qui chapeaute les forces armées belges depuis le 1er janvier 2001, devenu la composante Air.

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