Philippe Muyters © BELGA

La Flandre assouplit les exigences linguistiques pour les travailleurs wallons

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

À en croire une information du quotidien De Standaard, le ministre flamand de l’Emploi, Philippe Muyters (N-VA), compte sur les travailleurs wallons pour combler le manque de personnel dans les entreprises flamandes. La pénurie de travailleurs est telle qu’il se dit même prêt à laisser tomber les exigences linguistiques.

En Flandre, le taux de chômage est de 6,7% et dans certaines régions il ne dépasse pas les 2%, alors qu’en Wallonie il y a plus de 13% de chômeurs. Dans le but de pallier le manque de personnel en Flandre et de faire baisser le chômage en Wallonie, le ministre flamand de l’Emploi Philippe Muyters et son homologue francophone Pierre-Yves Jeholet (MR) ont signé un pacte pour faire travailler plus de Wallons en Flandre. L’objectif est d’en faire venir 2 500 par an.

Tous les secteurs

D’après les chiffres du Forem publiés par De Standaard, le nombre de Wallons engagés dans une entreprise flamande a baissé de 68 000 à 50 000 entre 2008 et 2015. Une baisse que Muyters attribue à la conjoncture. « Suite à la crise, il y avait tout simplement moins d’emplois. Mais depuis un ou deux ans, la vapeur s’est inversée et l’économie progresse. Nous avons besoin de gens : dans tous les secteurs et dans toute la région le long de la frontière linguistique. »

La Flandre a tant besoin de travailleurs que Muyters demande aux entreprises flamandes de ne plus exiger de connaissances du néerlandais de la part des candidats. « Nous allons sensibiliser les employeurs flamands à voir les connaissances du néerlandais comme une compétence qu’on peut acquérir au lieu d’une condition pour être engagé », déclare-t-il à la VRT.

Formation sur place

« Le but est que les candidats wallons soient embauchés et qu’ensuite ils suivent un cours de néerlandais au travail. Ce sera davantage axé sur leurs expériences, et sera nettement plus utile qu’une formation de langue générale. Le VDAB (l’équivalent flamand du FOREM, NLDR) paiera cette formation », explique le ministre au Standaard.

Les demandeurs d’emploi wallons seront également sensibilisés aux possibilités en Flandre. Jeholet et Muyters lanceront une campagne en ce sens. Aujourd’hui, beaucoup de Français du Nord travaillent déjà en Flandre-Occidentale, qui possède de nombreuses entreprises situées à quelque pas de la frontière.

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