© Capture d'écran du site du Vlaams Belang

La fille de Dewinter en Bikini et Nikab

Le Vlaams Belang lance une nouvelle campagne d’affichage sur la thématique des femmes contre l’islamisation. Paradant en bikini et niqab, on aperçoit An-Sofie Dewinter, la propre fille de Filip Dewinter, le chef de file du Vlaams Belang.

« Liberté ou islam? Il faut oser choisir ! », tel est le slogan de la nouvelle campagne du Vlaams Belang. Une campagne organisée en collaboration avec l’organisation « Vrouwen Tegen Islamisering » (les femmes contre l’islamisation) et présidée par la sénatrice Anke Van dermeersch (ancienne Miss Belgique 1991). An-Sofie Dewinter, 19 ans, revendique le message qui orne les affiches. « Je voulais poser un geste fort et la campagne défend des idées auxquelles je crois. » explique-t-elle dans Het Laatste Nieuws. « Les menaces de mort et critiques ne me font plus peur depuis longtemps « . An-Sofie Dewinter est membre des jeunesses du Vlaams Belang ainsi que du parti lui-même. Ce n’est pas la première fois qu’elle apparaît sur une affiche, puisque déjà en 2007 elle a prêté son image à une campagne locale. Sa soeur aînée, Karolien, 23 ans, poussera la liste VB à Merksem en 2012. Philippe Dewinter a encore une troisième fille, mais celle-ci est mineure.

Un parti habitué aux campagnes-chocs
Le Vlaams Belang, qui jusqu’en 2004 s’appelait encore Vlaams Blok, est un parti habitué aux campagnes-chocs et qui revendique des idées d’extrême droite. Dans les années nonante, les affiches avec un balai avaient déjà marqué les esprits. Plus récemment, le parti avait suscité l’indignation en proposant des porte-clés canif à ceux qui répondaient à un questionnaire sur l’insécurité. À cette liste exhaustive, on peut également ajouter un calendrier Bob et Bobette qui lui aussi avait fait du bruit. Le calendrier de la section gantoise du parti d’extrême droite publiait la couverture modifiée de l’album de Bob et Bobette « La tombe hindoue », en représentant le bourgmestre de Gand dans un hélicoptère, en train de distribuer de l’argent à des personnes d’origine allochtone. La maison d’édition WPG, qui édite les albums de Bob et Bobette, avait d’ailleurs saisi la justice.

Du bruit pour regonfler un électorat qui s’étiole ?
Depuis quelques années le parti perd une grande partie de son électorat. Créé en 1978 par Karel Dillen, connu pour ses sympathies néo-nazies, le Vlaams Belang a connu son heure de gloire aux alentours des années 2000. Aux communales de 2006, Filip Dewinter et le VB ratent le coche à Anvers, coiffés par le SP.A Patrick Janssens. C’est un tournant : le Vlaams Belang perd son brevet d’invincibilité, et dans le créneau populiste cela ne pardonne pas.

Rebaptisé Vlaams Belang en 2004 suite à sa condamnation en justice pour racisme, le parti confirme son reflux à chaque scrutin : 19 % des voix aux fédérales de 2007, 15,3 % aux régionales de 2009, 12,4 % aux fédérales de 2010. La spirale négative une fois enclenchée, les couteaux sont tirés, le navire prend l’eau. Depuis trois ans le parti a perdu plus de 5.000 membres. Aussi bien les électeurs que les mandataires sont de moins en moins nombreux. Lors du scrutin de juin 2010, le Vlaams Belang a dû céder cinq sièges et au moins 31 conseillers communaux ont depuis rendu leur carte de parti.

LeVif.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire