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La fille de Bernard Wesphael s’adresse aux médias

Le Vif

Sur son profil Facebook, Saphia Wesphael, la fille de Bernard Wesphael actuellement incarcéré à la prison de Bruges après la mort suspecte, jeudi, de son épouse, soutient son père et demande aux médias de faire preuve de décence.

Sur son profil Facebook, Saphia Wesphael, la fille de 21 ans du député wallon actuellement incarcéré à la prison de Bruges après la mort suspecte, jeudi, de son épouse, soutient son père et demande aux médias de faire preuve de décence.

« Emprunte au désespoir et habitée par une angoisse viscérale, tout communiqué ou prise de parole m’effraie véritablement. Néanmoins, je me dois de me prononcer sur la situation actuelle afin de rendre justice, ne serait-ce qu’humainement, à l’humaniste pacifiste qu’est mon père.

Dans un premier temps, je tiens à remercier chaleureusement tous les individus nous ayant exprimé leur soutien, à moi ai…nsi qu’aux différents membres de notre famille. L’absence de réponse ne témoigne aucunement d’une indifférence quelconque, sachez que ces témoignages d’affections nous ont véritablement touché, confrontés à un contexte aussi violent, ils sont tristement nos seuls exutoires.

En second lieu, en tâchant de ne pas entrer dans un quelconque exhibitionnisme, je tiens à souligner l’état de désespoir aigü dans lequel se trouve mon père présentement. Cet homme aimait sa femme inconditionnellement et cela était d’une immense réciprocité. Je concède volontier le fait qu’il était l’objet d’avis ambivalents d’un point de vue politique, et je respecte la liberté d’opinion (ainsi que d’expression) de chacun.

Cependant, il m’est impossible de tolérer les accusations qui s’abbatent sur lui. Bernard Wesphael n’est pas seulement mon père, il est aussi mon meilleur ami, sachez qu’il ne pourrait pas, quelque soient les péripéties de son existence, s’attaquer de façon violente à qui que ce soit, et, à plus forte raison, à sa femme ou à l’un de ses enfants. J’admets qu’il est imparfait, comme nous le sommes tous, mais l’authenticité de cet homme n’est pas contestable, spécifiquement lorsqu’il s’agit des sentiments et du respect d’autrui.

Cette conviction profonde s’est davantage ancrée en moi cette après-midi, lorsque l’on m’a accordé un droit de visite. Je ne veux pas me livrer à une caricature mélodramatique mais ce fut la discussion la plus boulversante de toute ma vie. Je n’ai pu lire dans son regard qu’une souffrance démesurable, celle d’un homme en deuil auquel l’existence a arraché sa femme. Celle d’un homme pointé du doigt quant à un évènement qui est, et je pèse mes mots, le pire drame de sa vie.

C’est précisemment sur cela que je veux mettre l’accent. Nous souffrons intensément de la disparition de Véronique Pirotton, il s’agissait d’une femme exceptionnelle qui en outre, était la maman d’un garçon que mon père aime comme un fils. C’est en cela que réside la plus grande dimension dramatique de toute cette monstrueuse histoire.

Les médias censés initialement faire de nous des personnes éclairées ont été aujourd’hui des machines à vendre, à se demander s’ils ne sont pas animés par une certaine jubilation. Qu’ils sachent que dans leur course infernale, ils brisent des vies, ils sont, et je n’extrapole aucunement, en train de détruire un homme. Le deuil d’une mère et d’une femme est déjà suffisament épouvatable. Je me demande vainement si leurs membres parviendront à dormir sans scrupule, sur leurs deux oreilles. Et j’ose espérer que le système juridique belge fera son travail de façon plus humaine et plus juste.

Je vous souhaite à tous une bonne soirée, profitez de chaque parcelle de bonheur, je parle sans langue de bois, l’existence nous réserve parfois d’épouvantables surprises auxquelles nous n’avons aucun outil pour faire face. »

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