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Concertation sociale: « une avancée positive sur le chemin de la paix sociale », selon Charles Michel

Le gouvernement va examiner la façon d’appliquer le projet d’accord au sein du groupe des 10 et formulera une proposition aux partenaires sociaux, a annoncé vendredi le Premier ministre Charles Michel à l’issue d’une réunion avec le groupe des 10

« Nous avons constaté que cinq des six organisations représentées ont marqué leur accord. Pour nous, c’est une avancée positive sur le chemin de la paix sociale », a souligné M. Michel. La présidente du Groupe des 10, Michèle Sioen, a fait rapport de l’état des discussions entre partenaires sociaux.

Le gouvernement a pris acte de l’absence d’accord de tous les partenaires. L’un des acteurs a refusé le projet d’accord, en l’occurrence la FGTB, en raison du saut d’index. Le syndicat socialiste est isolé. Ses représentants se sont montrés prudents à l’issue de la réunion. Ce n’est pas le projet d’accord en tant que tel qu’ils contestent mais le maintien du saut d’index décidé par le gouvernement et sur lequel celui-ci n’entend pas revenir. Ils attendent de voir la proposition que fera le gouvernement. « On ne claque pas la porte. On ne peut pas s’inscrire dans le compromis proposé par le patronat », a indiqué le secrétaire général du syndicat socialiste, Marc Goblet. Le bureau fédéral de la FGTB se réunira le mardi 3 février et pourrait soumettre un nouveau plan d’actions au comité fédéral du syndicat socialiste, prévu quant à lui le 10 février prochain. « J’ai parlé d’un plan d’actions pas de grèves », a précisé, à ce sujet, Marc Goblet à la sortie du Lambermont.

De son côté, la CSC s’est dit satisfaite qu’un projet d’accord ait pu être conclu. « Le gouvernement a pris l’engagement d’exécuter ce projet d’accord s’il est approuvé », a souligné la secrétaire générale de la CSC, Marie-Hélène Ska. Le conseil général du syndicat chrétien doit se prononcer sur le projet d’accord le 10 février. Le syndicat continue en outre à rejeter tout saut d’index. « Notre position reste que le saut d’index est injustifiable économiquement et socialement injuste. Mais nous faisons la distinction entre les dossiers », a expliqué Mme Ska.

Une augmentation de 0,5% de la masse salariale en 2016

Le projet d’accord porte sur la marge salariale pour la période 2015-2016, la répartition de l’enveloppe bien-être et la mise en oeuvre du « mini-compromis » conclu mi-décembre sur les mesures de fin de carrière et l’harmonisation des statuts. Pour la marge salariale, deux enveloppes ont été prévues. La première autorise une augmentation de 0,5% de la masse salariale en 2016, ce qui peut donner lieu à une augmentation de la rémunération brute de 0,37% maximum pour le travailleur. La seconde enveloppe représente une possibilité de hausse du salaire net de 0,3% via, par exemple, des chèques-repas.

Selon Pieter Timmermans, patron de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), le coût maximal pour les entreprises sera de 0,6% en 2016. Pour le banc patronal (FEB, UCM, Unizo, Boerenbond), ce projet d’accord « offre à nouveau un avenir à l’économie et à l’emploi dans notre pays, sans exposer les employeurs à des coûts supplémentaires et en apportant du pouvoir d’achat net aux travailleurs. »

Concernant la répartition de l’enveloppe bien-être, le projet d’accord prévoit une hausse de 2% de toutes les allocations les plus basses (pensions, chômage, invalidité) ainsi que des pensions les plus anciennes (avant 1995). Une allocation de 160 euros par an est également prévue pour tous les invalides après deux ans d’incapacité. Enfin, concernant la mise en oeuvre du « mini-compromis » conclu mi-décembre, il est notamment prévu un allègement, à hauteur de 80 millions d’euros, des coûts liés à l’harmonisation des statuts d’ouvriers et d’employés (par exemple, la suppression du jour de carence) pour les entreprises occupant beaucoup d’ouvriers.

Par ailleurs, le gouvernement a fait part vendredi de son intention d’accélérer le tempo sur les autres volets des politiques qu’il entend mettre en oeuvre avec les partenaires sociaux. Il souhaite à ce titre mettre rapidement en place la Commission nationale des pensions qui doit se pencher sur la réforme des retraites.

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