11 juillet 2015. © BELGA

La fête de la Communauté flamande va-t-elle déménager de l’Hôtel de ville de Bruxelles ?

La fête de la Communauté flamande, le 11 juillet, se déroule traditionnellement à l’Hôtel de ville de Bruxelles. Le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA) veut la déplacer, les autres partis refusent.

Le ministre-président flamand Geert Bourgeois et le président du parlement flamand Jan Peumans envisagent de ne plus organiser la cérémonie officielle de la fête de la Communauté flamande du 11 juillet à l’Hôtel de ville de Bruxelles, mais – par exemple – au Théâtre royal flamand (Koninklijke Vlaamse Schouwburg), toujours à Bruxelles, ressort-il d’un courrier du second au premier.

La proposition, qui émane de Geert Bourgeois, sera soumise au bureau élargi du parlement flamand. Elle n’est pas vraiment neuve mais revient à l’agenda des éminences N-VA. Jusqu’à présent, l’Hôtel de ville a toujours été préféré pour marquer l’attachement de la Flandre à Bruxelles lors de cette fête, comme il l’est aussi d’ailleurs pour la fête francophone (Fédération Wallonie-Bruxelles). La cérémonie flamande du 11 juillet à l’Hôtel de ville est dès lors traditionnellement marquée par une prise de parole d’un échevin bruxellois, après celle du président du parlement flamand.

‘Pluralité démocratique’

« La fête du 11 juillet doit rester à l’Hôtel de ville de Bruxelles », a affirmé le député régional flamand Joris Poschet (CD&V). Cette demande est « surprenante », car elle « mettrait fin à une tradition pour laquelle nous, Bruxellois, avons longtemps combattu », souligne-t-il dans un communiqué.

A ses yeux, le discours du président du parlement flamand à l’Hôtel de ville de Bruxelles signifie que les dix-neuf communes bruxelloises font partie intégrante de la Communauté flamande. « Cela conforte tout qui se dit Flamand bruxellois ou Bruxellois néerlandophone ». Joris Poschet rappelle aussi la prise de parole d’un échevin bruxellois à cette occasion. « Il s’agit souvent d’un échevin d’un autre parti politique que le président du parlement flamand, ce qui conduit parfois à un discours qui va directement à l’encontre du discours du premier orateur. En tant que politicien, c’est peut-être un peu gênant, certains rêvent peut-être de deux orateurs qui proviennent d’un seul parti – de préférence le leur », commente-t-il. Or a ses yeux, « la pluralité démocratique et l’espace du débat constituent déjà des motifs de réjouissance. »

‘Valeur symbolique’

Groen (opposition) est sur la même longueur d’onde. « Ce n’est pas une bonne idée de quitter l’Hôtel de ville de Bruxelles. La cérémonie y a toujours eu lieu et revêt une valeur symbolique », a jugé Björn Rzoska, chef de groupe Groen au parlement flamand. « Le 11 juillet est la fête de tous les Flamands. Le parlement flamand et son président représentent aussi tous les Flamands, tandis que le gouvernement n’est que le reflet d’une majorité politique spécifique ».

Le sp.a (opposition) a aussi recalé la proposition de Geert Bourgeois. « M. Bourgeois porte atteinte à la symbolique du 11 juillet », a estimé le chef de groupe sp.a au parlement flamand Joris Vandenbroucke. Il recale aussi la volonté de M. Bourgeois d’associer le gouvernement à cette fête, jugeant que le parlement flamand est le meilleur représentant de la Communauté flamande. Le sp.a n’écarte toutefois pas toute réflexion sur la formule des festivités.

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