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La Fédération Wallonie-Bruxelles adopte un budget 2016 très provisoire

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi soir le budget 2016 de l’entité qui devrait faire l’objet d’un ajustement anticipé dès le premier trimestre de l’année déjà.

Ce budget initial est marqué par le financement d’une série de politiques nouvelles menées au prix d’économies, mais aussi d’un déficit programmé de 200 millions d’euros à la fin de l’exercice, soit le double de ce qui était prévu par la trajectoire budgétaire. Ce budget 2016 a été approuvé par la majorité PS-cdH.

L’ensemble de l’opposition (MR, Ecolo, Défi, PTB et PP) a voté contre. Parmi les nouvelles dépenses programmées pour l’année prochaine figurent notamment une revalorisation du statut des accueillantes d’enfants conventionnées, l’amorce (à hauteur de 10 millions d’euros) du refinancement tant attendu dans l’enseignement supérieur, la rénovation de bâtiments scolaires, ou encore une augmentation de 70% des écoles de devoirs pour lutter contre l’échec scolaire. Ces dépenses seront compensées par une meilleure gestion de la dette, des mesures de rationalisation ainsi que diverses mesures d’économie, notamment au sein du parlement de la Fédération, ce qu’a à nouveau vivement dénoncé mercredi l’opposition MR. Sa cheffe de groupe, Françoise Bertieaux, y voit « un risque de perte d’indépendance » pour l’assemblée.

Le chef de file Ecolo, Christos Doulkeridis, a de son côté dénoncé les restrictions budgétaires menées par la majorité PS-cdH qui, malgré les besoins criants en Fédération, n’ose pas remettre en cause les contraintes budgétaires européennes. « Il faut remettre en cause cette politique de pensée unique menée partout en Europe! », a-t-il lancé.

Au nom du gouvernement, le ministre du Budget, André Flahaut, a défendu devant les députés un budget « cohérent et pragmatique » qui a « la volonté de relever tous les défis dans un contexte difficile (…) et qui change énormément ». Le ministre a à cet égard répété mercredi le caractère très provisoire de ce budget 2016 dont « le premier ajustement viendra sans doute assez rapidement », a-t-il confié.

Suite aux récentes attaques terroristes de Paris, et le relèvement de la menace terroriste, la Fédération, qui détient quasiment tous les leviers en matière de politique de prévention du radicalisme, sera selon toute logique appelée à dégager de nouveaux moyens pour financer ces efforts supplémentaires. Elle espère à cet égard pouvoir profiter d’une partie de l’enveloppe de 400 millions d’euros annoncée il y a deux semaines par le gouvernement fédéral pour contrer la menace terroriste en Belgique. Le budget de la Fédération est doté de quelque 10 milliards d’euros, dont près de 80% servent à payer des salaires, ceux des enseignants principalement.

Dépourvue de ressources propres, la Fédération dépend quasi intégralement de la dotation versée par le fédéral, lequel lui reverse conformément à la loi spéciale de financement une partie des recettes TVA ainsi qu’une partie de l’impôt des personnes physiques (IPP)

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