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La FEB et le Voka jugent la grève irresponsable, la CGSP parle de succès

La FEB a condamné mercredi avec des mots sévères la grève des services publics suivie le même jour, à l’initiative de la CGSP.  » Peu importe les critiques du Voka, de la FEB et de l’UWE, réplique la CGSP qui estime que la grève était et est « nécessaire ».

A cette occasion, la FEB a une nouvelle fois insisté sur son souhait de voir un service minimum obligatoire instauré. Selon elle, une grève comme celle de mercredi « prouve qu’il est nécessaire de revoir notre droit de grève ». « Pas pour le brider, mais pour qu’il contribue à nouveau à un dialogue social digne de ce nom ainsi qu’à un climat social sain », précise la fédération. « Faire la grève avant de dialoguer semble de plus en plus fréquent, alors que les accords interprofessionnels en vigueur prévoient l’inverse », déplore la FEB, pointant un impact « trop important » de la décision de « quelques-uns » (la CGSP).

Le son de cloche était similaire du côté de l’Union Wallonne des Entreprises (UWE), qui se demande « quel enjeu » a réellement la grève de mercredi. Cet enjeu n’est pas « la qualité du service public », tranche l’UWE. « Mais le résultat, lui, est clair: beaucoup d’ennuis pour les usagers ».

« Cette grève des services publics obtient des résultats très disparates, selon le secteur ou la région touchée. Il apparaît en tout cas clairement que la mobilisation n’est pas générale, même dans les transports », souligne l’UWE. « Rien d’étonnant, puisque l’action est lancée et soutenue par la seule CGSP ».

Les affirmations des organisations patronales tranchent avec ce que rapportent de leur côté les syndicalistes. Si l’initiative de la grève provient bien de la CGSP et est essentiellement portée par ce syndicat, il a agi en front commun avec la CSC chez bpost, par exemple, et, du côté de Huy-Waremme, des militants FGTB se sont fait entendre à la centrale nucléaire de Tihange.

Chris Reniers, présidente de l’ACOD-CGSP a indiqué de son côté, mercredi midi, n’avoir « encore jamais ressenti et reçu autant de soutien et de compréhension pour une grève ». Elle affirme recevoir « massivement des réactions positives » à la mise en arrêt des services publics. La présidente du syndicat socialiste participait mercredi elle-même à un cortège à Hasselt, avec environ 70 militants. « L’appel à arrêter le travail est bien suivi », selon elle. « A la SNCB, c’est presque du 100%, chez De Lijn on tourne autour de 70% et dans d’autres services, la grève est mieux suivie qu’espéré ».

Peu importe les critiques du Voka, de la FEB et de l’UWE, Chris Reniers estime que la grève était et est « nécessaire », « parce que chaque semaine le gouvernement prend des décisions qui affectent lourdement les conditions salariales et de travail des fonctionnaires ». « La pression de travail est élevée, et la concertation ne semble pas possible avec ce gouvernement ». Elle reste convaincue que le groupe de personnes derrière l’action est plus important que ceux qui la critiquent.

A Gand, une autre manifestation a vu le secrétaire intersectoriel Werner Roelandt (ACOD-CGSP) faire un appel à « l’action commune » à ses collègues de l’ACV (CSC). « C’est entre autres grâce à leurs militants que notre journée d’action est un succès », indique-t-il, plaidant pour que l’ACV reprenne l’action commune plutôt que de dédommager ses militants qui participent aux actions. « Le combat sera encore long », a-t-il prévenu, « sans doute jusqu’à la fin de la législature. Nous devrons être créatifs dans notre manière de protester ».

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