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La FEB abandonne son magazine Forward

La dernière édition de Forward, le mensuel économique publié par la FEB, paraîtra fin avril. Un arrêt brutal que la fédération patronale justifie par la nécessité de dégager des moyens pour une nouvelle stratégie de communication axée sur l’internet.

Forward auraît fêté ses 10 ans l’année prochaine. Le magazine, tiré à quelque 20.000 exemplaires, était bien connu des fédérations et entreprises membres de la FEB, vers lesquelles il était distribué gratuitement, ainsi que de quelques centaines d’abonnés payants. Connu et reconnu dans le monde de l’entreprise mais aussi académique et politique, Forward avait pris le relais du Bulletin de la FEB, en modernisant la forme comme le fond. Le « magazine d’opinion de la FEB » servait certes de canal privilégié pour les messages patronaux, mais ouvrait aussi ses pages à des dossiers prospectifs et à des débats pluralistes sur de grands enjeux économiques et financiers. Sa relative liberté de ton ne plaisait d’ailleurs pas toujours à certaines grosses fédérations membres de la FEB, qui y voyaient une entorse à leur stratégie de communication officielle. C’était surtout un lien entre entrepreneurs belges, connus et moins connus.

Forward employait trois journalistes salariés. D’après la FEB, l’un d’entre eux avait de toute façon décidé de « relever un nouveau défi » et les deux autres auraient la garantie de trouver de nouvelles fonctions au sein de la fédération. Le magazine faisait par ailleurs appel à une dizaine de collaborateurs externes.

La direction de la FEB dément que la motivation soit purement financière. Forward, soutenu par des revenus publicitaires stables, ne serait pas subitement devenu un gouffre financier. Mais la logique budgétaire est tout de même bien présente : « Nous devons vivre avec notre temps. Les nouvelles générations passent plus de temps sur l’internet qu’à lire des magazines. Cette décision difficile de tourner une page importante pour notre organisation nous permettra de déplacer des ressources vers les nouveaux moyens de communication en ligne, » explique Philippe Lambrechts, secrétaire général de la FEB. La fédération planche sur une nouvelle stratégie de communication en ligne, qui sera concrétisée en octobre par un nouveau portail et un nouveau site web.

Ce virage vers le numérique, certes indispensable, n’explique qu’en partie l’arrêt pur et simple du magazine. A cet égard, il se murmure que la difficulté grandissante à trouver un équilibre entre l’information (des dossiers objectifs et rigoureux) et la communication (la défense des intérêts des membres) ait pu aussi contribuer à la décision de jeter l’éponge.

Olivier Fabes

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