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La famille de Patrice Lumumba partie civile contre 10 Belges

Les enfants et petits enfants de Patrice Lumumba ont déposé plainte avec constitution de partie civile, jeudi, devant un juge d’instruction bruxellois. La plainte vise 10 personnes physiques (dont les noms n’ont pas été révélés) considérées comme impliquées dans l’assassinat de Patrice Lumumba.

Le premier ministre congolais Patrice Lumumba avait été arrêté en septembre 1960 à la suite du coup d’Etat fomenté par Joseph-Désiré Mobutu. Enfermé dans un camp au sud de Kinshasa, il avait ensuite été transféré au Katanga le 16 janvier 1961, torturé et exécuté.

Une commission d’enquête parlementaire belge a conclu, en 2002, à la responsabilité morale de l’Etat belge dans les faits.

Aujourd’hui, la famille du ministre congolais décédé demande que les responsables de sa mort soient jugés. « Il faut des responsabilités individuelles et pas seulement morales », a déclaré Me Christophe Marchand, conseil de la famille Lumumba.

Celle-ci a porté plainte contre 10 personnes et contre « x », sans vouloir annoncer publiquement qui sont ces personnes. « Je veux un procès équitable pour les assassins de mon père », a déclaré François Lumumba.

« Les principaux commanditaires sont morts aujourd’hui », a déclaré Me Marchand, « mais d’anciens conseillers et attachés de cabinet du ministère des Affaires étrangères sont toujours vivants ».

La famille espère l’accès à des archives secrètes

En 2002, après la tenue d’une enquête parlementaire, l’Etat belge a reconnu avoir joué un rôle dans la mort de Patrice Lumumba.

Pour la famille Lumumba, cette simple reconnaissance morale est cependant insuffisante. Elle entend dès lors que les responsabilités pénales individuelles soient dégagées.

Elle souligne que des agents et des fonctionnaires de l’Etat belge ont été mêlés à l’affaire, y compris à Bruxelles.

La plainte est notamment basée sur la loi relative aux crimes de guerre et contre l’humanité, pour laquelle la prescription ne joue pas, a expliqué Me Christophe Marchand, avocat de la famille Lumumba.

En se constituant partie civile, la famille Lumumba espère avoir accès à des archives et à des documents qui ne sont actuellement pas accessibles au public.

C’est ainsi que l’armée suédoise, qui disposait à l’époque de casques bleus au Congo devrait avoir des archives concernant cette période, note Me Marchand.

En Belgique, certaines archives de l’époque demeurent secrètes. Même les membres de la commission d’enquête parlementaire n’ont pas eu accès à certains documents ou n’ont pu consulter que des extraits.

Le Vif.be, avec Belga

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