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La durée moyenne de la carrière « devra encore être augmentée »

Le Vif

Alors que l’espérance de vie continue à augmenter, ce n’est pas le cas de l’âge effectif du départ à la retraite, a regretté Luc Coene, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), à l’occasion de la présentation de son rapport annuel.

« La réforme des pensions est une étape-clé mais la durée moyenne de la carrière devra encore être augmentée », a-t-il assuré en soulignant que le départ effectif à la retraite, tant pour les hommes que pour les femmes, intervient bien plus tôt en Belgique que dans la plupart des pays européens.

« La réalité, c’est que la population vieillit et que ceux qui travaillent ne pourront plus assumer les non-actifs. Peut-être devrions-nous dès lors commencer à parler de la durée de la carrière plutôt que de l’âge de la pension. Si l’on considère une carrière de 45 ans, quelqu’un qui a commencé à travailler à 20 ans pourrait arrêter à 65 ans », a expliqué le gouverneur de la Banque nationale.

Selon ce dernier, la Belgique est par ailleurs confrontée à un coût particulièrement élevé du vieillissement de sa population. Et à politique inchangée, les dépenses en allocations sociales atteindront 4,8 pc du PIB en 2050 et 5,4 pc à l’horizon 2060.

« Compte tenu de l’ampleur du défi, il importe de s’y atteler suffisamment tôt et d’élaborer un plan d’action cohérent afin de continuer à rehausser le potentiel de croissance, à accroître le taux d’activité et à assainir les finances publiques », a conclu le responsable de la BNB.

« Même le salaire net commence à poser problème »

Si le ralentissement de l’inflation s’est « largement » répercuté sur l’évolution des coûts salariaux en 2013, il demeure « absolument nécessaire de continuer à les maîtriser », d’autant que les salaires nets, en Belgique, font désormais partie des plus élevés de la zone euro – à égalité avec ceux du Luxembourg.

« Les mesures déjà adoptées dans ce cadre ne produiront des effets favorables sur la compétitivité et sur l’emploi que si elles ne servent pas de marge supplémentaire pour augmenter les salaires bruts », estime ainsi la Banque nationale selon laquelle, par ailleurs, le mécanisme d’indexation « complique la résorption du handicap salarial » de la Belgique par rapport à ses trois voisins (France, Pays-Bas et Allemagne).

D’après les chiffres publiés par la Banque nationale, la progression des coûts salariaux horaires dans le secteur privé est passée, en Belgique, de 3,7 pc en 2012 à 2,2 pc l’année passée. Dans le secteur public, la hausse s’est élevée à 3,1 pc en 2013, à comparer à une augmentation de 3,8 pc en 2012.

« Mais fondamentalement, l’écart salarial entre la Belgique et ses voisins persiste, et ce n’est pas positif pour l’économie. Il existe indéniablement un problème concurrentiel qu’il faut régler », a enfin déclaré Luc Coene.

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