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La double démarche d’Elio Di Rupo : la solution ?

Le préformateur, Elio Di Rupo, est d’avis, qu’en fonction de la teneur des discussions qu’il a eues avec les différents partis, une double démarche peut être entamée simultanément avec d’une part un volet institutionnel qui nécessite une majorité des deux tiers et d’autre part la mise en place d’un gouvernement de législature chargé du volet socio-économique, qui ne requiert pas nécessairement de majorité spéciale. Ce gouvernement pourrait être formé quand les discussions seront suffisamment avancées pour l’institutionnel et en particulier BHV.

M. Di Rupo a donné quelques indications sur la suite de sa mission après avoir fait un rapport intermédiaire au roi mardi soir.

Dans un communiqué, il souligne que le futur gouvernement devra faire face à un double défi: le socio-économique et le budgétaire avec la nécessité de réaliser 25 milliards d’euros d’économies d’ici 2015, d’une part, et une réforme approfondie de l’Etat, d’autre part.

Il envisage donc une double démarche, ce qui implique concrètement de tenter de mettre en place une « dynamique de gouvernance institutionnelle » et par ailleurs un gouvernement de législature.

Pour le premier volet, le préformateur relève qu’il semble possible de rassembler des formations politiques qui, ensemble, réuniraient les conditions qui vont au-delà d’une majorité des deux tiers et seraient prêtes à trouver des solutions pour les réformes institutionnelles et pour BHV.

Il souligne encore que dans la mesure où le travail institutionnel est suffisamment avancé, un gouvernement de législature pourrait être formé. Elio Di Rupo relève que « la page des conflits communautaires, en particulier de BHV, doit être tournée ». Il ajoute que « nos institutions doivent être adaptées pour accorder de nouveaux leviers socio-économiques aux Communautés et aux Régions, pour plus de bien-être pour les citoyens ».

Estimant que 25 milliards d’euros doivent être trouvés d’ici 2015, il explique que « le travail de relance de notre économie et de l’emploi doit être poursuivi. La sécurité sociale, qui est le pilier de notre bien-être, doit être renforcée. La crise financière de 2008 et la crise économique qui s’en est suivie ont provoqué une accélération dramatique des déficits des pouvoirs publics. Pour retrouver l’équilibre budgétaire, les différentes composantes de notre pays, c’est-à-dire l’Etat fédéral, les Régions, les Communautés, les communes et provinces, doivent trouver ensemble quelques 25 milliards euros d’ici 2015 ».

« Le retour à une situation budgétaire saine est vital pour éviter d’encourager les spéculations financières et préserver l’avenir de notre modèle social », dit-il encore. Elio Di Rupo « en appelle à nouveau au sens des responsabilités et au courage de tous les partis politiques concernés ».

« La structure de la Belgique de demain se construit maintenant. Chaque formation politique devra pour ce faire accepter des concessions, dans le cadre de compromis raisonnables et équilibrés », a-t-il conclu.

La mission continue

Les contacts et rencontres se sont poursuivis hier malgré la fête nationale. Les deux démarches concomitantes d’Elio Di Rupo sur le socio-économique et sur l’institutionnel devraient permettre de résoudre le problème de la participation d’Ecolo aux négociations pour la formation d’un gouvernement fédéral. Les Verts ont en effet réaffirmé leur solidarité avec Groen! lundi soir. Or, du côté flamand, tant la N-VA que le CD&V ne voudraient pas des écologistes flamands dans la majorité.

Chez Ecolo on disait lundi soir ne pas fermer la porte à un soutien extérieur à une réforme de l’Etat si une « double dynamique se mettait en place ». Les écologistes pourraient donc participer aux discussions pour une réforme de l’Etat. Pourrait-on aller jusqu’à impliquer le MR et l’Open Vld? Interrogé mardi soir, on restait très discret dans l’entourage d’Elio Di Rupo sur les partenaires potentiels à la discussion institutionnelle. On se contentait de dire que les choses étaient « relativement ouvertes ».

On insistait aussi sur le fait qu’à ce stade il n’y avait encore aucune décision sur les partenaires du gouvernement de législature axé sur le socio-économique.

Le Vif.be, avec Belga

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