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La démission du chef de la Défense Charles-Henri Delcour acceptée

Le gouvernement a accepté jeudi la démission du chef de la Défense (CHOD), le général Charles-Henri Delcour, ont annoncé les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders et Pieter De Crem, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres.

Le gouvernement a accepté cette démission, qui avait été présentée la semaine dernière, et a lancé la procédure pour sa succession, a indiqué M. Reynders, qui est également vice Premier ministre MR, à la chaîne de télévision RTL-TVI.

La rencontre entre le chef de la Défense Charles-Henri Delcour et le Premier ministre Elio Di Rupo a eu lieu à la fin de la semaine dernière après une réunion avec le ministre de la Défense Pieter De Crem.

La décision de démissionner aurait été prise par Delcour en raison des nominations politiques en cours à la tête de la Défense, selon De Morgen. Delcour et De Crem auraient ainsi des divergences de vues en ce qui concerne la succession de Michel Hellemans, le patron du service de renseignement militaire. L’autre point de discorde concerne la nomination du général qui dirigera l’Eurocorps.

Le quotidien rappelle que Delcour et De Crem n’ont jamais vraiment réussi à s’entendre. Pieter De Crem avait d’ailleurs choisi un autre chef pour la Défense mais celui-ci avait été rejeté par les autres partis du gouvernement.

Ce n’est pas la première fois que Charles-Henri Delcour remet sa démission mais jusqu’à présent, elle avait toujours été refusée.

Sans précédent récent

Cette démission du « patron » de l’armée est une première dans l’histoire d’après-guerre de la Belgique. Aucun responsable militaire de ce niveau – « chef de la Défense » depuis 2001 et chef d’état-major général auparavant – n’a en effet jamais démissionné, selon d’anciens généraux.

Le seul cas un peu semblable est celui, en septembre 1994, du responsable du personnel à l’état-major général, le général-major Jean Huwaert, qui avait demandé sa mise à la retraite anticipée à la suite de désaccords avec sa hiérarchie, en l’occurrence le « patron » de l’armée, l’autoritaire lieutenant-général José Charlier.

Cet officier avait à l’époque confié qu’il avait dressé un bilan « fort négatif » à la moitié de son mandat et en avait tiré les conclusions. Il s’était dit « déçu par la vision conservatrice » avec laquelle la hiérarchie militaire appliquait la restructuration décidée par le gouvernement et avait dénoncé les « diktats venus d’en haut » (du général Charlier). « Je n’avais pas mon mot à dire dans les options » prises en matière de gestion du personnel, avait-il souligné.

Son geste avait provoqué un coup de tonnerre au sein de la « Grande Muette » et la mise sur pied par le ministre de la Défense de l’époque, Leo Delcroix (CVP), d’un nouvel organe de coordination, le comité des chefs d’état-major – rassemblant le ministre, son chef de cabinet, le chef d’état-major général et les « patrons » des (ex)-différentes forces. Cette solution avait permis de diluer les pouvoirs que le général Charlier s’était arrogés lors de la législature précédente, en accord avec le ministre d’alors, Guy Coëme (PS).

Levif.be, avec Belga

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