© Image Globe

« La décision sur Michelle Martin aurait pu être différente »

Le durcissement des conditions de libération anticipée a fait le consensus sur le plateau de Mise au Point (RTBF), ce dimanche, lors d’un débat consacrée à la remise en liberté de Michelle Martin. Le président du TAP de Bruxelles a rappelé que « si on avait conservé les verrous (de l’ancienne législation), la décision (sur Michelle Martin) aurait pu être différente. »

Malgré leurs divergences de vue, les représentants des partis (francophones) de la majorité ont réitéré leur volonté de mettre en oeuvre rapidement les dispositions de l’accord de gouvernement prévoyant l’instauration d’un délai de sûreté – entre la moitié et trois-quarts de la peine – pour certains crimes.

Le président du MR, Charles Michel, a répété que le plaidoyer de son parti en faveur de « peines incompressibles » se heurtait « depuis 20 ans » à l’opposition du PS. « On a déposé sept ou huit propositions de loi » en ce sens, a-t-il souligné.

Dans le camp socialiste, la députée Karine Lalieux s’est déclarée opposée à des peines incompressibles, qu’elle juge « inutiles et dangereuses ». Sans perspective de libération anticipée, la prison fabrique « des bombes humaines », avec une augmentation des récidives, a-t-elle dit.

« La décision sur Michelle Martin aurait pu être différente »

Le président du Tribunal de l’application des peines de Bruxelles, Alex Delvaux, a pour sa part rappelé qu’une loi adoptée en 2006 sous l’égide de la ministre de Justice de l’époque, Laurette Onkelinx (PS), avait assoupli les conditions de libération. « Si on avait conservé les verrous (de l’ancienne législation), la décision (sur Michelle Martin) aurait pu être différente », a-t-il dit. Le régime ancien donnait en effet à chaque magistrat du TAP un droit de véto sur la décision de libération. Il permettait en outre de prendre en considération la gravité du crime, a-t-il rappelé.

Au nom des parties civiles, un terme qu’il préfère à celui de victimes, l’avocat de Jean-Denis Lejeune et de Laetitia Delhez, Me Georges-Henri Beauthier a quant à lui réclamé que les décisions d’application de peines puissent faire l’objet d’un débat contradictoire. En l’absence de contradiction, le candidat à la libération peut « manipuler » le tribunal, a-t-il dit. Selon lui, Michelle Martin a « entubé » les juges en ne disant pas la vérité sur l’indemnisation des victimes et sur sa place dans le couvent où elle est désormais hébergée.

Levif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire