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La Computer Crime Unit « bricole » avec du vieux matériel

Le Vif

Le matériel utilisé par les agents de la cellule en charge de la lutte contre la criminalité informatique, la Computer Crime Unit, fait défaut et n’est pas à la pointe technologique, rapporte mardi Le Soir sur son site internet. La faute à l’Inspection générale des Finances qui bloquerait l’acquisition de matériel pourtant indispensable à la recherche et au traitement de données.

Alors qu’en janvier dernier, le gouvernement a annoncé son intention de renforcer la lutte contre la cybercriminalité et l’arrivée dans le courant de l’année de 50 agents supplémentaires, un manque cruel de matériel performant est constaté.

« On apprend ainsi que dans certains services, les policiers sont contraints d’organiser des cagnottes pour pouvoir acheter du matériel (…) », souligne Le Soir. « Ou qu’ils doivent compter sur la bonne volonté de l’informaticien du quartier pour obtenir un prêt de matériel pour pouvoir lire et analyser certaines données. » Du matériel issu de saisies est également utilisé dans certaines unités.

Par ailleurs, les licences de certains programmes ne sont pas mises à jour. « Les agents sont donc contraints de fonctionner avec des versions d’essai gratuites ou de démonstration mais qui ont une durée très limitée dans le temps (…) », explique Eddy Lebon, représentant du syndicat policier Sypol. « Non seulement ça s’apparente à du bricolage mais on en vient même à travailler sur le fil de la légalité. »

La gestion trop rigide des budgets par l’Inspection générale des Finances serait à l’origine des problèmes rencontrés par la Computer Crime Unit, selon Le Soir. Contactée par Belga, la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a assuré que la situation n’était pas liée à un problème d’enveloppe budgétaire (plus d’une trentaine de millions d’euros étant alloués chaque année pour des investissements à la police fédérale) mais plutôt en partie due à un problème de logique prioritaire en matière de marché public. « Il y a un problème de management en matière de marché public », explique la ministre, faisant par exemple référence au problème des renouvellements de licences des programmes informatiques, qui n’ont pas été assez anticipés.

« Il faut gérer à 100 pc les budgets qu’on a. Des choix prioritaires doivent être faits », souligne encore la ministre, rappelant que ce point fait notamment l’objet d’une proposition de réforme. Par ailleurs, Joëlle Milquet reconnaît que l’Inspection des Finances « recale énormément d’investissements pour des questions opérationnelles ».

La ministre dénonce également la lourdeur des procédures, liée à la centralisation des dossiers. Ce problème pourrait être réglé par « une plus grande autonomie de gestion des directions judiciaires », estime-t-elle encore.

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