Renaud Duquesne

La Commission d’enquête Publifin est-elle devenue une foire ou « l’on tire aux pigeons ? »

Renaud Duquesne Avocat à Marche-en-Famenne

Je n’aime pas que l’on recherche des victimes expiatoires pour se laver de tous ses pêchés. Ce jour en commission d’enquête Publifin, Jl Crucke (MR), membre de la commission d’enquête a pilonné Maxime Bourlet (MR), un administrateur du groupe, par ce que ce dernier avait avancé l’idée que Nethys était malgré tout un bel outil industriel et d’investissement.

C’est son droit de le dire. Il n’a pas tort. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Ce qu’il faut changer c’est le mode de gouvernance et le contrôle démocratique des investissements faits au sein de cette intercommunale.

Mais pourquoi dès lors avoir fait ce reproche à Monsieur Bourlet qu’il était un mauvais libéral ?

Sûrement par stratégie politique, pour se racheter une virginité politique.

En donnant surtout l’impression que le MR est étranger à toutes ces dérives.

Trop point n’en faut.

Tout le monde savait ce qui se passait au sein de cette intercommunale, tous partis confondus.

Ne serait-il pas plus opportun, pour ne pas dire malin, de mettre en pratique l’adage « faute avouée, faute à moitié pardonnée » ?

Croire que l’électeur va tomber dans le panneau en estimant que le MR est une blanche colombe est une grossière erreur, voire une faute politique.

L’électeur ne goûte que très peu à la politique « du sauve qui peut » et du « ce n’est pas moi c’est lui ».

Cela a un côté enfantin et cour de récré.

Est-il enfin possible que notre classe politique prenne la mesure du fossé qui se creuse entre elle et le peuple ?

J’ai des craintes.

On continue à employer de vieilles recettes et la technique de l’enfumage.

Avec le temps, les politiques, certains, se disent les gens vont oublier.

Mais non, au contraire, avec le temps les gens sont de plus en plus désabusés et en colère.

Monsieur Crucke, s’il est logique avec lui-même, ne devrait-il pas tenir le même discours avec les responsables politiques MR qui ont avalisé le système ?

Sont-ils aussi, à ses yeux, de mauvais libéraux ?

Le vrai courage politique ne serait-il pas dès lors de le dire aussi publiquement ?

J’en doute. Sait-on jamais !

En politique il ne faut jamais oublier, qu’un jour on peut-être du bon côté du fusil et le lendemain de l’autre traqué comme une bête.

Il est facile de pratiquer le sacrifice sur l’autel de l’intérêt du parti, il est plus difficile de faire preuve d’indépendance, et ce au profit de ses idées et de ceux que l’on représente.

Cette commission devient « un tir aux pigeons » pour se donner bonne conscience.

Il faut, maintenant, il n’est jamais trop tard, retrouver le chemin de la sérénité.

Ne pas vouloir asseoir sa notoriété par l’invective et « l’à peu près ».

Le système doit être réformé durablement, dans la collégialité et le consensus, pour que cela ne se reproduise plus.

Et cela dans le but que les citoyens croient à nouveau dans le politique.

Et puis, être libéral, c’est être libre de son propos, d’assumer ses responsabilités individuelles et pratiquer le respect et l’humilité.

Je ne permettrais jamais de dire qui est un bon libéral, car c’est un acte tellement intime, et personnel.

Celles et ceux qui ont commis des fautes doivent d’abord rendre des comptes à leur conscience.

Il est vrai que des responsabilités doivent être pointées, mais elles doivent s’inscrire dans le cycle de la réflexion et des recommandations nombreuses à faire.

La commission n’est pas un tribunal et ne peut se substituer à la justice.

On ne doit pas en arriver à une situation ou les personnes entendues auraient moins de droits que si elle comparaissait devant un tribunal.

On en est pourtant là.

On les exhibe en place publique comme au temps de la Révolution française, pour procéder à une exécution publique.

Ce n’est pas honorable et respectueux d’un état de droit.

Ces pratiques sont un cache sexe, indécent, qui ne cache rien, et qui sont faites pour éluder la responsabilité d’autres et ne pas aller au fond des choses.

Allez l’espoir fait vivre.

Et puis, dans le fond, il est un pouvoir que conserve le citoyen : le droit de vote.

Ouf !

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