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La Chambre (re)vote l’interdiction de la burqa

La Chambre a une nouvelle fois examiné jeudi et voté dans la soirée à l’unanimité moins un vote contre (Groen!) et deux abstentions (Ecolo) la proposition de loi visant à interdire le port sur la voie publique de tout vêtement cachant totalement ou de manière principale le visage.

Ce texte a déjà été voté une première fois en avril 2010 mais, en raison de la chute du gouvernement, n’avait pu terminer son parcours parlementaire. Le gouvernement en affaires courantes ne pouvant proposer de relever le texte de caducité, des parlementaires ont décidé de redéposer un texte.

Le débat en séance plénière a permis de réentendre les arguments des uns et des autres, pratiquement tous en faveur de la proposition de loi à quelques exceptions près dans les rangs écologistes. Il a cette fois attiré moins d’attention qu’en 2010. La Belgique était alors le premier pays à légiférer en ce sens à l’iniative du groupe MR. Depuis, la France a voté un texte en ce sens.

André Frédéric (PS), Daniel Bacquelaine (MR), Catherine Fonck (cdH) et Olivier Deleuze (Ecolo), comme les intervenants de la N-VA, du CD&V, de l’Open VLD, du SP.a et du VB ont relevé que l’interdiction de la burqa se justifie d’un point de vue de la sécurité, du vivre ensemble et surtout du respect du droit des femmes.

« La burqa n’est pas un symbole religieux, c’est le symbole de la soumission des femmes, des inégalités dont elles sont victimes », a souligné André Frédéric (PS). « C’est par le visage que se marque l’humanité », a estimé Daniel Bacquelaine.

Olivier Deleuze (Ecolo) a abondé dans ce sens tout en ajoutant que l’interdiction pourrait avoir comme conséquence que, pour certaines femmes, cela entraînera encore moins de liberté car elles ne pourront plus sortir. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est important qu’au niveau communal, on soit très attentif à mener des actions sociales pour les aider. Il a ajouté que le groupe des Verts votera le texte à l’exception de quelques parlementaires qui s’interrogent sur la « proportionnalité de l’interdiction » et qui auraient voulu demander l’avis du Conseil d’Etat.

Pour Catherine Fonck (cdH), la burqa est un signe de « déshumanisation de la femme » mais elle aussi a insisté sur le fait que l’interdiction ne résoudra pas tous les problèmes et qu’il faut plus que jamais être attentif au sort des femmes concernées, et mener des actions de sensibilisation et d’éducation.

LeVif.be, avec Belga

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