La Belgique va-t-elle sortir de l’Histoire ?

Ce mercredi 13 avril sur les ondes de la RTBF, Paul Magnette, ministre-président de la Wallonie, à l’occasion de son Etat de l’Union, appelait ses concitoyens à éviter le sport national belgo-wallon : l’auto-flagellation. Il a également mentionné notre manque de patriotisme.

Sur le fond, il a raison. Une fois les constats du retard économique wallon posés, il est temps de saluer, en somme, qu’on rattrape lentement son déclassement entamé voici plus de 50 ans. L’autodénigrement a ses limites.

Pourtant, dans le contexte actuel, il est difficile de souscrire à cet appel à plus d’optimisme et de fierté de soi.

Après le chaos dans le ciel belge suite aux attentats, quelques aiguilleurs du ciel de Belgocontrol, mauvais coucheurs, focalisent sur notre pays et nos Régions décidément surréalistes, les regards moqueurs et agacés du monde entier.

Alors qu’on se remet lentement du terrorisme qui nous a frappés et qu’on peine à démontrer que nous n’y sommes pour rien, la Belgique offre une nouvelle fois son ventre mou devant l’Histoire.

Perception is reality. L’accumulation de bévues aura des conséquences économiques évidentes. De notre réputation dépend la décision de maintenir l’OTAN, le SHAPE, le Parlement européen, la Commission européenne, et la kyrielle d’institutions et de lobbies qui gravitent autour du caractère international de la Belgique et de Bruxelles. Une influence qui rapporterait au moins 15 milliards d’euros par an et qui offre une exceptionnelle carte de visite à nos exportateurs.

Terreur et désorganisation : Quel touriste aurait aujourd’hui envie de visiter nos magnifiques monuments ? Quel investisseur aurait envie de signer un contrat avec une de nos belles entreprises ? Ne leur dites surtout pas que le premier parti politique belge souhaite la disparition de son propre pays…

Circonstance aggravante : nous abritons la densité de journalistes internationaux parmi la plus élevée au monde. Notre irresponsabilité est donc démultipliée, planétaire.

Pour le moment, notre position géographique centrale en Europe nous protégeait. A la périphérie de l’Europe, la Belgique aurait déjà disparu des écrans radars.

Mais même au milieu du triangle Londres/Paris/Allemagne, il est quasi sûr que notre caractère burlesque, pour sympathique qu’il était jusqu’à présent à l’étranger, n’y suscite plus l’empathie, mais la consternation.

C’est terrible de se l’avouer, mais, cette semaine, nous sommes nombreux à avoir honte d’être belges

Il est urgent qu’à tous les niveaux, on sorte par le haut de cette annus horribilis.

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