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« La Belgique va de l’avant »

Le Vif

Le Premier ministre Elio Di Rupo a dressé mardi un bilan de l’action du gouvernement durant une législature essentiellement consacrée à la réforme de l’Etat et l’assainissement des finances publiques. « 

« Ensemble, Etat fédéral, Régions, Communautés, citoyens et entreprises, nous sommes capables de grandes choses. Avec la confiance retrouvée, la Belgique va de l’avant », a-t-il dit en conclusion de sa déclaration de gouvernement, prononcée mardi à la Chambre.

Il faudra que les entités fédérées mettent en oeuvre la réforme de l’Etat, sans précédent, qui, selon le Premier ministre a fait bouger le centre de gravité vers les Régions et les Communautés. « Je voudrais (…) vous faire part de ma conviction. Les Régions et Communautés auront besoin de temps pour bien mettre en place un changement aussi fondamental. Les 5 années de la prochaine législature ne seront pas de trop pour s’approprier ce nouveau cadre institutionnel », a-t-il souligné alors que certains, au nord du pays, disent déjà vouloir se concentrer sur la septième réforme de l’Etat.

Selon le Premier ministre, la prochaine législature devra plutôt se focaliser sur une « grande réforme fiscale » qui permettra de créer les conditions favorables à l’augmentation du taux d’emploi et stimulerait la croissance économique. M. Di Rupo a une nouvelle fois vanté mardi la « recette belge » qui allie rigueur soutenable et relance économique, et qui a permis de sortir de la récession, mieux et plus rapidement qu’ailleurs en Europe. Le bilan pourra être fait l’année prochaine, avant les élections fédérales, régionales et européennes de mai 2014. « L’heure n’est pas aux envolées électorales. L’heure est toujours au travail. Il n’est pas question de nous reposer sur nos acquis, même s’ils sont considérables », a dit le chef du gouvernement, égrenant cependant les grands chantiers achevés par son équipe.

« En moins de deux ans, nous avons stabilisé notre pays et l’avons remis sur les bons rails », a certifié Elio Di Rupo, remerciant les partis de la majorité ainsi que les écologistes, associés à la négociation institutionnelle. Le Premier ministre a également rappelé les 22 milliards d’efforts entrepris pour assainir, avec son gouvernement tripartite, les finances publiques, de manière à répondre aux engagements européens. Tout cela s’est fait sans augmenter la fiscalité sur le travail ou sur la consommation, a-t-il ajouté. Les efforts de relance se poursuivront pour leur part dans les prochaines semaines avec les Régions et les Communautés, a-t-il promis.

Une politique de relance a toutefois été mise en place, permettant d’augmenter le salaire poche d’1,4 million de travailleurs, réduire la facture d’énergie, commencer à réduire l’écart salarial avec les pays voisins, baisser les charges au profit des PME. Mais tout cela n’empêche pas que 15% de la population continue à vivre dans la pauvreté alors que le pays compte environ un demi-million de chômeurs complets indemnisés et de bénéficiaires de l’intégration sociale. « Le nombre de gens qui perdent leur emploi reste trop élevé. Car même si notre situation est meilleure que dans d’autres pays d’Europe, chaque emploi perdu est de trop. Et je pense à tous les drames sociaux que représente la perte d’un emploi », a dit le Premier ministre, alors qu’un travailleur d’ArcelorMittal a mis fin à ses jours mardi.

Le gouvernement poursuit la mise en place de sa politique d’emploi active, a-t-il répondu face à ces drames. « Ainsi, nous avons décidé de faire passer de 27 à 30 l’âge limite donnant droit à des baisses de charges sociales, alors que l’engagement de ces jeunes sera possible après 6 mois de chômage et non plus 12 mois ». La crise économique a été causée par la défaillance des banques et l’accord de gouvernement prévoit d’assainir le système financier. Certains observateurs soulignent cependant qu’il est trop tard, à moins de six mois de la fin de la législature et que le ministre des Finances Koen Geens ne se montre guère pressé. Mais pour Elio Di Rupo, « il est essentiel de prendre des mesures pour séparer les activités à risques des banques de leurs activités de dépôt », et, a-t-il précisé, « conformément avec l’accord de gouvernement, le ministre des Finances formulera prochainement des propositions ».

Au final, ce gouvernement est celui qui a fait le « choix » de s’attaquer aux problèmes, de construire des ponts, « d’agir plutôt que critiquer », « d’avancer plutôt que de rester sur place », a conclu le Premier ministre à l’adresse de la N-VA. Il a été applaudi durant une minute sur les bancs de la majorité. La Chambre votera jeudi après-midi la confiance au gouvernement.

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