Charles Michel, lors du sommet européen du 15 octobre 2015. © BELGA/Thierry Roge

La Belgique va accueillir trente premiers réfugiés dans le cadre de la relocalisation

La Belgique va accueillir prochainement trente réfugiés dans le cadre de la relocalisation organisée par l’Europe, a indiqué jeudi après-midi le Premier ministre Charles Michel à son arrivée au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne.

« Nous sommes solidaires, nous sommes prêts à prendre 30 réfugiés dans ce premier projet pilote », a-t-il commenté à son arrivée. La relocalisation de réfugiés syriens et érythréens depuis l’Italie et la Grèce, principaux points d’entrée dans l’Union pour des milliers de réfugiés, a été décidée par la Commission et le Conseil européen et commence à se mettre en place.

La mise en oeuvre pleine et entière des « hotspots », les centres d’accueil où les demandeurs d’asile doivent être enregistrés avant d’être répartis, tarde encore, notamment en Grèce. « L’effectivité des hotspots n’est pas évidente », a reconnu M. Michel. « Nous voulons qu’ils soient effectifs et concrets. Etre humains, mais être stricts, c’est un peu ce qu’on fait en Belgique. La solidarité va de pair avec la responsabilité. »

Les détails pratiques – combien de réfugiés? Quand et où seront-ils accueillis? – restent encore à déterminer. Les 19 premiers réfugiés, des Erythréens, ont rejoint la Suède, depuis l’Italie, la semaine dernière.

Le sommet européen de jeudi est le quatrième d’affilée à s’intéresser principalement à la crise des réfugiés. Jeudi, les dirigeants européens doivent aborder de nombreux aspects du problème.

Ils ont ainsi prévu d’évoquer la situation avec la Turquie, un acteur crucial dans la crise car c’est ce pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés fuyant la Syrie, réfugiés qui prennent parfois ensuite la route vers l’Union européenne.

La Commission européenne a travaillé ces dernières semaines à un accord avec les autorités turques, afin que la Turquie prenne une part entière dans la gestion des migrants et accepte que l’UE lui renvoie une partie de ceux qu’elle refusera.

Mais l’UE, qui a désespérément besoin de la coopération de la Turquie, doit veiller à prêter le flanc aux pressions turques. Les autorités d’Ankara pourraient en effet être tentées de monnayer leur coopération en échange d’avancées substantielles dans des dossiers qui lui sont chers, comme la libéralisation des visas ou l’ouverture de nouveaux chapitres dans la procédure d’adhésion à l’UE, qui piétine depuis des années.

Les dirigeants européens seront informés d’un accord intervenu jeudi entre les négociateurs européens et turcs et on espère qu’ils le « salueront », indiquaient plusieurs sources, précisant qu’il était encore trop tôt pour qu’intervienne la moindre décision.

Contenu partenaire