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La Belgique, un exemple à suivre pour l’accueil des demandeurs d’asile ?

Le Vif

La Belgique a été pointée comme exemple à suivre dans plusieurs domaines de l’accueil des demandeurs d’asile dans la dernière synthèse du Réseau Européen des Migrations, indique Fedasil jeudi dans un communiqué.

L’étude, qui expose et compare les pratiques de 23 Etats membres de l’UE et de la Norvège en la matière, considère notamment comme efficace la gestion des demandeurs d’asile les plus vulnérables en Belgique.

La gestion des besoins spécifiques aux demandeurs d’asile les plus vulnérables (mineurs étrangers non accompagnés, femmes enceintes, cas médicaux, victimes de trafic d’êtres humains, etc.) avait en effet été identifiée comme un des points problématiques dans de nombreux pays européens, rappelle l’étude du Réseau. Une modification de la directive européenne en la matière a dès lors rendu obligatoire une évaluation individuelle des demandeurs d’asile « vulnérables » permettant de définir si la personne doit être considérée comme ayant des besoins spécifiques. La Belgique est présentée dans ce cas comme bonne élève, ayant transposé l’obligation au niveau national et pratiquant même des évaluations régulières de vulnérabilité tout au long du séjour du demandeur dans une structure d’accueil.

Autre point positif: la Belgique apparaît comme l’un des pays les plus complets quant aux possibilités de plainte, de contrôle et de feedback sur la qualité des structures d’hébergement. Les demandeurs d’asile ont l’opportunité d’introduire des plaintes concernant les conditions de vie, qui ont déjà mené par le passé à des processus de médiation ou à l’imposition de nouvelles mesures à la structure concernée, note l’étude du Réseau Européen des Migrations. Seuls quelques Etats connaissent par ailleurs un mécanisme de contrôle externe des facilités d’accueil via un monitoring indépendant, et la Belgique en fait partie au même titre que l’Autriche, la Grèce ou la Finlande, entre autres.

« D’autres bonnes pratiques belges ont également été relevées dans le rapport », indique Fedasil. L’agence fédérale met, dans son communiqué, l’accent sur trois « bonnes pratiques » soulignées parmi d’autres par le Réseau Européen des Migrations: le fait que « la gestion de l’accueil des demandeurs d’asile en Belgique est considérée comme faisant partie d’un processus plus large », la mise en place d’un « monitoring qui (…) permet de suivre l’évolution des arrivées de demandeurs d’asile, désigner les places d’accueil et déterminer le nombre de places nécessaires à plus long terme » ainsi que l’existence de places d’accueil de réserve. L’étude n’en omet pas moins d’évoquer « une crise significative de l’accueil » dans le pays de mi-2008 à début 2012, des milliers de demandeurs d’asile excédentaires devant être logés dans des hôtels « low-cost » ou dans des structures d’urgence.

La grande majorité des Etats européens étudiés ont dû faire face, entre 2008 et 2012/2013, à une pression intense due à un afflux soudain et important de demandes d’asile, selon les chiffres du Réseau. L’organisation, le type de facilités d’accueil et les acteurs impliqués dans la gestion de cette problématique diffèrent fortement d’un Etat à l’autre, conclut l’étude, qui préconise davantage de coordination ainsi que le développement de mécanismes de contrôle efficaces dans tous les pays.

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