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La Belgique redoute une libéralisation européenne voilée sur les jeux en ligne

Le Vif

Les recommandations de la Commission européenne en matière de jeux en ligne s’apparentent une « libéralisation qui ne dit pas son nom », estime Etienne Marique, le président de la commission des jeux de hasard. En dépit d’intentions affichées de protection des consommateurs, ces recommandations risquent d’ouvrir la voie à un abaissement des normes, a-t-il dit à l’agence Belga.

La Commission européenne a adressé lundi aux États membres une série de recommandations sur les jeux d’argent et de hasard en ligne, afin de mieux protéger les consommateurs, en particulier les plus jeunes. Elle avance notamment une procédure d’identification des joueurs, l’interdiction de la publicité pour les mineurs ou des outils d’assistance aux joueurs.

Côté belge, mais aussi dans d’autres États membres, on craint que ces recommandations soient un préalable à une libéralisation du secteur, que certains pays convoitent ardemment. La petite île de Malte, par exemple, s’est spécialisée dans ce secteur et voudrait exporter ses services dans toute l’Union.

Mais une telle libéralisation risque d’entraîner un abaissement des normes de protection, notamment sur la question de l’âge légal, explique Etienne Marique. Sans le dire explicitement, la Belgique craint également de devoir renoncer au monopole dont bénéficie la Loterie nationale, importante source de recettes fiscales et cible répétée d’assauts européens.

La réaction belge aux dernières recommandations de la Commission européenne fera l’objet de discussions entre cabinets et administration dans les prochains jours. La Belgique envisage de contester la base légale sur laquelle s’appuient les recommandations. Une procédure devant la Cour de Justice de l’UE est même évoquée.

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