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La Belgique pourrait participer à la mission européenne de formation de l’armée malienne

La Belgique pourrait participer à la mission européenne de formation et de conseil (EUTM) de l’armée malienne en cas de révision de sa contribution à l’opération militaire française Serval contre les groupes islamistes armés qui occup(ai)ent le nord du pays, a décidé mardi soir le conseil ministériel restreint, selon le porte-parole du Premier ministre Elio Di Rupo.

La question d’une éventuelle participation à cette mission EUTM Mali figurait parmi d’autres à l’agenda d’un « kern » qui s’est réuni à 17h00 au Lambermont, la résidence de fonction du Premier ministre à Bruxelles.

Le Conseil des ministres restreint a, dans un communiqué diffusé par les services de M. Di Rupo, rappelé que la Belgique « apporte pour le moment et jusqu’au début mars une contribution substantielle à l’opération Serval ». Il est prévu que cette participation (deux avions de transport C-130 « Hercules » basés à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et deux hélicoptères Agusta A109 d’évacuation médicale opérant depuis Sevaré, dans le centre du Mali) soit évaluée par le gouvernement avant terme, c’est à dire fin février.

« Dans la mesure où la participation à cette opération serait revue, la Belgique pourrait considérer une participation à l’opération UETM », ajoute le texte.

Des « instructeurs » ou des « forces de protection » mises à disposition
Cette participation, en fonction des demandes précises des partenaires européens, pourrait prendre la forme d’une mise à disposition d' »instructeurs » ou de « forces de protection ».

« La Belgique ne pourra prendre une décision à ce sujet sans avoir préalablement évalué sa participation à l’opération Serval et sans une évaluation détaillée de la contribution qui pourrait être fournie dans le cadre européen », ajoute le texte – qui n’évoque pas les préoccupations budgétaires émises par plusieurs des six partis de la coalition gouvernementales.

Selon Paris, l’EUTM pourrait être pleinement opérationnelle à la mi-mars, après une décision formelle de lancement attendue pour le 12 février.

A Bamako, le général français François Lecointre, qui doit diriger la mission, avait déclaré jeudi que les premiers soldats maliens entameraient leur formation « à la fin mars, début avril » sur la base militaire de Koulikoro, à environ 200 kilomètres de la capitale.

Selon un des conseillers du ministre français de la Défense, le colonel Thierry Marchand, 650 soldats maliens devraient suivre la formation au cours de la première année. La mission doit comprendre 491 personnes, dont 172 formateurs. En tant que nation cadre, la France propose d’envoyer 150 personnes, assurant 22 des 60 postes de commandement ainsi qu’environ 50 postes de formateurs.

La mission commencera par assurer la formation de la chaîne de commandement avant de former les premiers bataillons en avril, a précisé le colonel Marchand.

Quinze pays européens souhaitent participer à la mission, dont l’Allemagne, l’Autriche, la Grande-Bretagne. Le premier contingent français pourrait partir dès la fin de la semaine et les premières actions de formation démarrer le 13 février, a-t-on précisé de source française.

De sources militaires belges, on n’hésite pas à fustiger les tergiversations du gouvernement. Car après deux conférences de « génération de force » destinées à recueillir les contributions nationales – le mardi 29 janvier et ce mardi – sans la moindre promesse d’engagement belge, « les meilleures places ont déjà été attribuées », ont indiqué plusieurs sources.

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