La Belgique, le loser du club, tente d’amadouer l’OTAN

Vendredi, Varsovie accueillera un important sommet de l’OTAN qui abordera les budgets militaires des états membres. S’il y a longtemps que la Belgique ne respecte plus les conventions de l’OTAN, elle essaie tout de même de rentrer dans ses bonnes grâces.

Tous les chefs de gouvernement et chefs d’État des états membres de l’OTAN se verront le vendredi 8 et le samedi 9 juillet au sommet de Varsovie. Ils évalueront les promesses faites lors du sommet précédent, il y a deux ans au Pays de Galles.

Le budget alloué à la Défense s’élève à 0,9% du PIB, ce qui fait de la Belgique le loser de l’OTAN

Il avait été convenu que d’ici 2024 les budgets de défense s’élèveraient à 2% minimum du produit intérieur brut (PIB). L’année dernière, seuls cinq états membres ont réussi à atteindre ce chiffre : les États-Unis, le Royaume-Uni, la Grèce, l’Estonie et la Pologne. En Belgique, le budget alloué à la Défense s’élève à 0,9% du PIB, ce qui fait de nous les losers du club.

Au Pays de Galles, il a été convenu aussi que 20% de ces dépenses nationales militaires seraient réinvesties. Non seulement il faut consacrer plus d’argent à la Défense, mais il faut l’utiliser correctement. Là encore la Belgique est un mauvais exemple, car aujourd’hui nous ne consacrons que 5% aux investissements militaires.

Après des mois de chamailleries, le gouvernement Michel a atteint un accord de principe sur la « vision stratégique » pour l’armée belge d’ici 2030. Celui-ci stipule que d’ici 2030, le budget de la Défense s’élèvera à 1,3% du PIB. D’après les engagements pris au Pays de Galles, c’est toujours trop peu.

L’accord de principe concerne aussi l’achat de 34 avions de combat destinés à remplacer les F-16 obsolètes, deux nouvelles frégates, six chasseurs de mines, et six drones – désarmés pour l’instant – et un avion-citerne qui permet de faire le plein des avions de combat en vol. La Belgique investit donc en Défense, et se conforme sur ce plan aux conventions conclues au Pays de Galles.

En même temps, le nombre de militaires baisse de 32 000 à 25 000. On coupera dans l’état-major de l’armée. Le nouveau sommet de l’armée ne comptera plus que 2545 membres, ce qui revient à une réduction d’un quart par rapport aux 3600 personnes que compte l’état-major aujourd’hui. Bientôt, le gouvernement devra désigner un nouveau chef d’état-major. À en croire, le quotidien financier De Tijd, on pressent le vice-amiral Michel Hofman.

On ignore encore quels appareils remplaceront finalement les F-16 belges, et là aussi on peut s’attendre à un bel accrochage, car il ne s’agit pas tant du type d’avion – l’armée de l’air et le ministre Steven Vandeput (N-VA) préfèrent le F-35 de Lockheed – mais de la facture salée qui l’accompagne. On estime le prix du remplacement des F-16 à 15 milliards d’euros, c’est énormément d’argent, et particulièrement maintenant.

Pour le premier ministre Charles Michel (MR) et le ministre Steven Vandeput, la note stratégique démontre que la Belgique prend ses engagements vis-à-vis de l’OTAN et la solidarité internationale au sérieux. Cependant, il est loin d’être certain que les autres états membres de l’OTAN partagent cet avis. Ils ne manqueront pas de rappeler que nous hébergeons le quartier général de l’OTAN à Bruxelles ainsi que Shape à Mons, le centre de commandement central des troupes militaires de l’OTAN. Et que nous n’avons pas à profiter des avantages de l’OTAN sans tenir nos promesses.

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