Steven Vandeput © Belga

‘La Belgique doit réinvestir dans son armée’

Le ministre de la Défense, Steven Vandeput, l’affirme jusque dans la presse internationale: la Belgique doit réinvestir au profit de ses forces armées, après des années d’économies imposées par les gouvernements successifs depuis la fin de la Guerre froide.

« La base de notre ‘plan stratégique’ (en discussion entre les quatre partis de la majorité suédoise, ndlr) est la note sur la vision stratégique basée sur un scénario dans lequel, à partir de 2019, l’effort de défense augmentera vers le 1,6% du PIB (Produit intérieur brut) d’ici 2030 », a-t-il indiqué dans une interview publiée dans la dernière édition de l’hebdomadaire britannique spécialisé ‘Jane’s Defence Weekly’ (JDW).

L’effort de défense belge n’a cessé de décroitre au cours des dernières décennies, passant de 3,35% du PIB à moins d’un pour cent actuellement, selon l’Otan, qui classe la Belgique en queue de peloton parmi les 27 pays alliés possédant une armée.

Selon une estimation valant pour 2015, la Belgique ne consacre que 0,9% de son PIB aux « dépenses de défense » – une notion recouvrant à la fois le budget de la Défense et les pensions des militaires -, là où l’Otan réclame de ses membres qu’ils atteignent les 2%.

M. Vandeput a rappelé à JDW combien la répartition du budget belge de la Défense était déséquilibrée, avec 67% allant aux salaires, 25% aux opérations et seulement 7,99 pour les investissements en 2015 – soit un montant de 195,85 millions d’euros.

« Dès lors, l’objectif du plan stratégique est de rééquilibrer le(s différentes composantes du) budget et de créer l’espace budgétaire nécessaire pour des investissements majeurs afin de renforcer les capacités opérationnelles de la Défense belge. C’est le but numéro un », a ajouté le ministre.

« Tout le monde le reconnaît, on est à la limite, on est à l’os. Nous devrons à la rentrée prendre une décision sur le budget du futur et les capacités où il faut investir. Nous devons être présents dans les 4-5 dimensions actuelles: terre, air, mer, cyber et intelligence (renseignement, ndlr). On ne peut pas oublier aucune de ces dimensions », avait déjà indiqué M. Vandeput (N-VA) le mois dernier au site spécialisé Bruxelles2 animé par le journaliste français Nicolas Gros-Verheyde.

A l’hebdomadaire britannique, il explique que les principaux programmes d’acquisition porteront sur le remplacement des avions de combat F-16 – JDW évoque un besoin d' »au moins 30 à 40 nouveaux chasseurs-bombardiers » -, des deux actuelles frégates polyvalentes (les M-frégatten rachetés d’occasion aux Pays-Bas) – par « au moins trois » bâtiments, selon Jane’s – et des chasseurs de mines tripartites (CMT) ainsi que des investissements en drones, en capacités cybernétiques à la fois défensives et offensives et dans des forces terrestres modernisées et « info-centrées » (en anglais « network-centric land forces »).

Lors du dernier comité ministériel restreint précédant les vacances parlementaires, le 24 juillet, M. Vandeput a été chargé d’élaborer pour la rentrée, via un « groupe de travail réunissant des représentants de plusieurs cabinets, « différents scénarios budgétaires » pour l’avenir de la Défense « en conformité avec l’accord gouvernemental » – un texte ambitieux, même si les budgets n’ont pas suivi.

Le ministre va donc préparer plusieurs variantes – principalement en termes de « capacités » et donc aussi budgétaires – d’un plan stratégique 2015-2030 destiné à dessiner une Défense « équilibrée qui réponde à l’environnement de sécurité » déjà défini, avec un « équilibre sain entre les frais de personnel, de fonctionnement et d’investissements » ainsi qu’un plan de mise en oeuvre et de rationalisation au cours de l’actuelle législature.

La Défense espère une approbation définitive vers le mois d’octobre.

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