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La Belgique doit faire plus pour intégrer les personnes avec handicap selon un rapport

La Belgique ne respecte pas les droits des personnes handicapées à l’autonomie de vie et à l’inclusion dans la société, a affirmé jeudi le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks.

La mise en oeuvre des mesures prévues pour améliorer la situation devrait être une priorité, a-t-il ajouté en rendant public un rapport sur la visite qu’il a effectuée en Belgique du 14 au 18 septembre derniers.

Selon M. Muiznieks, le taux élevé d’institutionnalisation des personnes handicapées, combiné à une offre de services de proximité peu développée, limite les possibilités, pour ces personnes, de mener une vie autonome, alors que c’est un droit inscrit dans la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. « Ce problème est aggravé par le fait que beaucoup d’enfants handicapés suivent leur scolarité dans des structures spécialisées, séparément des autres enfants et qu’ils ne parviennent que rarement à intégrer ensuite un établissement d’enseignement ordinaire », a souligné M. Mui,nieks, en préconisant un engagement de « l’ensemble de la Belgique » en faveur de l’inclusion des enfants handicapés dans l’enseignement ordinaire.

En outre, la détention de personnes ayant des déficiences psychosociales ou intellectuelles dans les annexes psychiatriques surpeuplées de prisons belges, où ces personnes ne reçoivent pas de traitement adéquat, est un « problème grave » qui n’a toujours pas été réglé, bien que la Cour européenne des droits de l’homme ait conclu dans plusieurs arrêts à la violation par la Belgique de la Convention européenne des droits de l’homme. « La Belgique doit agir sans plus tarder pour remédier à ces violations. Quelques mesures positives ont été prises en 2014, telles que la construction d’une nouvelle structure spécialisée et l’adoption de dispositions législatives visant à favoriser le transfert du système pénitentiaire vers des établissements de santé. Il faut maintenant accélérer le processus de mise en oeuvre », a souligné le haut commissaire.

Le rapport s’intéresse également aux droits de l’homme des migrants, des demandeurs d’asile, des Roms et des gens du voyage.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a assuré qu’il accorderait une attention particulière au suivi des recommandations du rapport. Celles-ci seront reprises dans le cadre du mécanisme de suivi politique sur les questions de droit de l’homme que le chef de la diplomatie souhaite mettre en place « sans délai », a-t-il indiqué dans un communiqué.

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