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La Belgique détruit 1,5 tonne d’ivoire

Le Vif

Plus d’une tonne et demi d’ivoire saisi ces 25 dernières années a été détruite mercredi midi, en présence de la vice-Première ministre Laurette Onkelinx, au Palais des Colonies, à Tervuren.

« A travers cet acte de destruction, nous lançons un message clair aux criminels: la Belgique ne tolère ni le trafic d’ivoire, ni ses conséquences sur les populations d’éléphants », a déclaré la ministre.

La destruction a été réalisée sous les yeux des représentants de la CITES (Convention internationale sur le commerce de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et concernait essentiellement des défenses, des bijoux, des petites sculptures, des baguettes et des sceaux Hanko (utilisés pour apposer des signatures au Japon). Ces objets avaient été saisis dans les aéroports et les ports, où ils entrent illégalement.

La Belgique est une escale importante dans le trafic de l’or blanc. Depuis 1984, près de 14.000 objets en ivoire ont été saisis, pour la plupart à l’aéroport de Zaventem. Cela représente un montant total de 4,5 tonnes. « Chaque semaine, nos services de douanes saisissent de l’ivoire dans les bagages des particuliers en provenance principalement de la République démocratique du Congo, du Burundi, du Gabon ou du Mali. L’ivoire transite par notre pays pour aller en Asie », explique le directeur des services de procédures douanières, Gratien Capiau. En Chine et au Vietnam, l’ivoire est utilisé comme ingrédient de base à la médecine traditionnelle ainsi que comme objet décoratif.

« L’intensité avec laquelle ce commerce illégal se produit s’est considérablement accrue ces dernières années », poursuit M. Capiau. A l’échelle mondiale, le commerce illégal de l’ivoire a presque doublé depuis 2007 et plus que triplé depuis 1998. Il occupe la quatrième place du classement des marchés illégaux, après celui de la drogue, de la traite des êtres humains et des armes.

« Plus de 35.600 éléphants meurent chaque année pour leur ivoire, soit un éléphant toutes les 15 minutes », affirme pour sa part le directeur général du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), Azzedine Downes. Un chiffre qui fait craindre pour la survie de l’espèce, étant donné que le niveau de braconnage dépasse la croissance naturelle de la population d’éléphants dans certains pays.

Plusieurs Etats ont déjà détruit leurs stocks d’ivoire illégal pour décourager les braconniers. Ce fut le cas de la France, en février dernier, mais aussi de la Chine, des Etats-Unis, des Philippines, de l’Inde, du Gabon et du Kenya.

La date de destruction du stock belge n’a pas été choisie au hasard. Ces jeudi 10 et vendredi 11 avril, l’Union européenne discutera de nouvelles mesures destinées à combattre le commerce illégal d’animaux et de plantes sauvages.

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