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La Belgique a dit adieu à Jean-Luc Dehaene

Le Vif

La Belgique a fait vendredi ses adieux à l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene, décédé le 15 mai dernier à l’âge de 73 ans et dont les funérailles d’Etat se sont déroulées à Vilvorde, la commune dont il fut bourgmestre durant sept ans, en présence de représentants des différents gouvernements du pays, comme Elio Di Rupo, et de responsables politiques de sa génération.

Des centaines de personnes s’étaient rassemblées dans et autour de l’église Notre-Dame de Bonne Espérance, au centre de Vilvorde, et ont pu suivre la cérémonie sur un grand écran.

L’église a accueilli quelque 450 invités – dont nombre de personnalités étrangères – et 200 simples citoyens. A l’extérieur, des centaines de personnes, dont des citoyens ordinaires, se sont rassemblées pour suivre la messe de funérailles de l’ancien Premier ministre et ministre d’État.

Comme le veut la tradition pour des funérailles d’État, le roi avait délégué un représentant qui a été accueilli par le pasteur Geert Aelbrecht et le fils de l’ex-Premier ministre, Tom Dehaene.

Une délégation des scouts et guides de Flandre était également présente pour rendre hommage à l’ex-dirigeant scout qu’avait été M. Dehaene avant d’entamer une carrière politique puis d’accéder en 1992 au poste de Premier ministre, qu’il conservera pendant près de huit ans.

« Vivre et laisser vivre », indiquait une mention dans la brochure distribuée aux participants à la messe, qui a associé les membres de la famille de l’ex-Premier ministre, dont ses enfants et ses petits enfants. Elle ainsi débuté par la lecture d’un poème écrit par son filleul.

Lors de la cérémonie, l’actuel président du CD&V, Wouter Beke, a qualifié M. Dehaene de « monument ». « Notre guide expérimenté a entamé son dernier périple », a-t-il ajouté.

D’autres orateurs ont pour leur part insisté sur le sens du leadership et son art d’obtenir des compromis et de trouver des solutions à des problèmes complexes. « Plus d’une fois, il a réussi l’impossible », a souligné M. Beke.

« Adieu Jean-Luc, tu étais un vrai dirigeant », a-t-il encore dit.
La députée européenne Marianne Thyssen, qui a siégé à ses côtes à Strasbourg et à Bruxelles après avoir présidé le CD&V, a pour sa part affirmé que M. Dehaene « était, avec Wilfried Martens (un autre ancien chef de gouvernement issu du CVP, devenu CD&V, et décédé le 9 octobre dernier à l’âge de 77 ans), le plus grand Premier ministre des 50 dernières années ».

Elle l’a qualifié de « rocher dans le ressac » et d' »exemple d’authenticité ».

Selon Mme Thyssen, M. Dehaene avait aussi le talent de « faire de rivaux des alliés ». « Il était plus architecte que plombier, bien plus visionnaire que manager de crise », a-t-elle souligné.

En clôture de la messe, sa fille, Hilde, et sa petite-fille, Jana, ont évoqué le cancer du pancréas que M. Dehaene avait « quasiment surmonté ». « Tout est allé trop vite », a dit Jana.

La cérémonie a fait la part belle à des morceaux de composteurs classiques, comme Bach, Fauré et Brahms, joués par le Brussels Philharmonic. Mais « Ne me Quitte pas » de Jacques Brel et « Papa » de Stef Bos était au programme.

Après le service religieux, le cercueil a quitté l’église vers 14h00 sous les applaudissements.

Le monde politique était largement représenté, avec des membres des différents gouvernements que compte la Belgique, dont le Premier ministre Elio Di Rupo qui s’est refusé à toute déclaration, et le ministre-président flamand, Kris Peeters (CD&V). Mais aussi par des « anciens » comme les socialistes Willy Claes, Louis Tobback et Freddy Willockx, l’ex-Volksunie Vic Anciaux et le dernier Premier ministre CD&V en date, Yves Leterme.

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