L’½uvre de la semaine : au-delà de l’½il ricane la psyché

Le Vif

Pour les uns, les photographies de Joel-Peter Witkin sont tout simplement insupportables. Puis il y a les inconditionnels qui, depuis les Chants de Maldoror, savent qu’en chaque inconscient rampent et virevoltent l’étrangeté des fantasmes, l’inattendu des désirs et leurs cortèges de monstruosités et de beautés.

Comme photographe, l’américain (né en 1939) ne reproduit pas le réel. Il débusque l’amorale surréalité qui habite les caves de nos esprits comme le firent avant lui et dans le désordre Georges Bataille, Hans Bellmer, Salvador Dali ou encore le David Lynch d’Elephant Man et le Frederico Fellini de Roma.

Oui, toutes ses images argentiques, souvent enrichies d’encaustique sont le fruit d’une patiente mise en scène pour laquelle, chaque élément, du modèle (trop beau, si gras ou difforme) à celui des éléments du décor (fleurs flétries, pièces anatomiques, couteau de boucherie, serpent) et du lieu (cave, alcôve, trottoir) est choisi avec un soin d’horloger halluciné.

Rejoignant au passage les grands peintres du passé (Bosch bien sûr mais aussi Poussin, Cranach ou Velasquez), il traite ainsi certains des mythes qui font notre univers imaginaire comme ici le martyre de Saint Sébastien et ailleurs la rencontre de Leda et du cygne. La galerie présente une mini rétrospective des travaux réalisés ces quinze dernières années ainsi que l’une pu l’autre pièce plus ancienne.

Guy Gilsoul

Bruxell’s, Galerie Keitelman. 44, rue Van Eyck (1000).

Jusqu’au 29 mars. Je-Sa 12-18h.

www.keitelmangallery.com

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