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L’Université de Mons veut laisser l’ULB sur le carreau

L’ULB se plaint que l’Université de Mons veuille jouer en solo, se constituant comme une université à part entière dans le futur paysage universitaire belge. Certains y voient la main d’Elio Di Rupo en personne.

L’Université Libre de Bruxelles (ULB) se méfie du « plan Marcourt-Di Rupo » visant à créer, aux côtés de l’UCL, l’ULg et l’ULB, une quatrième université complète en Communauté française, à savoir l’université de Mons (UMons), rapporte mercredi La Libre Belgique.

La table ronde chargée de réfléchir au futur paysage universitaire n’a pas encore pris de décision entre une structure à trois (UCL, ULB, ULg) ou à quatre (avec l’UMons) mais l’ULB craint que l’UMons, en devenant totalement indépendante plutôt que de se rapprocher de l’ULB, pourtant partenaire actuelle au sein de l’académie Wallonie-Bruxelles, porte un coup fatal à l’Université Libre de Bruxelles.

Le conseil d’administration de l’ULB a rédigé un courrier à l’intention du ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS), indiquant que ce projet « aurait pour conséquence de séparer l’ULB de son seul partenaire universitaire et de largement la confiner dans la seule Région de Bruxelles-Capitale. En isolant ainsi l’ULB à Bruxelles et en la fragilisant dans le futur paysage universitaire, le gouvernement porterait un préjudice grave aux intérêts vitaux de l’ULB. »

Le ministre doit rencontrer prochainement le recteur et le président du conseil d’administration de l’ULB. Mais pour certains, le choix du pôle montois serait lié à la volonté du président montois du PS, Elio Di Rupo.

Le ministre socialiste de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt a démenti mercredi avoir concocté, avec le président de son parti Elio Di Rupo, un plan de restructuration du paysage universitaire qui séparerait, au lieu de rapprocher, l’Université de Mons et l’Université Libre de Bruxelles (ULB).

Le politique s’en mêle

C’est qu’en plus de l’ULB, la députée réformatrice Françoise Schepmans s’est inquiétée de ce projet devant le parlement de la Communauté. « Il n’existe pas de projet Di Rupo-Marcourt qui aurait plié les choses », a rétorqué le ministre. Il a toutefois admis que la Table ronde sur l’enseignement supérieur mène bien une réflexion sur l’évolution de la structure universitaire. Mais heureusement, les groupes de travail de la Table ronde n’ont pas suivi la voie du repli régionaliste. Ils laissent la question ouverte et proposent plusieurs pistes, en laissant la responsabilité au parlement, a indiqué M. Marcourt.

Celui-ci a dit « rester actuellement » avec trois académies et un objectif de rapprochement, pour correspondre à la dimension européenne. Il rencontrera prochainement le recteur et le président du conseil d’administration de l’ULB. « Tout ce qui défend Bruxelles m’intéresse » a conclu Jean-Claude Marcourt. Françoise Schepmans est restée dubitative, répondant: « Vous ne confirmez ni n’infirmez » ce projet, a-t-elle commenté.

LeVif.be, avec Belga

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