Khalid (à gauche) et Ibrahim El Bakraoui. © Belga

L’opposition réclame la clarté sur l’expulsion d’Ibrahim El Bakraoui

L’un des auteurs supposés des attentats de mardi a été arrêté en juin 2015 à la frontière entre la Syrie et la Turquie, a annoncé mercredi le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Il s’agissait d’Ibrahim El Bakraoui.

La Turquie dit avoir informé les autorités belges du fait qu’il s’agissait d’un combattant étranger. Selon les autorités turques, l’homme a été expulsé vers la Belgique qui l’a ensuite relâché. Le ministre de la Justice, Koen Geens, a démenti cette affirmation: M. El Bakraoui aurait été envoyé aux Pays-Bas.

A entendre plusieurs commentaires, Ibrahim El Bakraoui aurait pourtant dû retourner derrière les barreaux en Belgique. Il avait été libéré sous conditions après une condamnation pour des faits de banditisme mais ne respectait pas ces conditions.

« Nous ne pouvons pas nous prononcer sans avoir tous les éléments et je ne le ferai pas », a souligné le député Johan Vande Lanotte (sp.a). « Si quelqu’un qui est libéré conditionnellement est arrêté à l’étranger, peu importe qu’il s’agisse ou non d’un possible combattant étranger. Il enfreint ses conditions de libération et doit retourner en prison. »

« Nous avons demandé une commission d’enquête depuis le début. C’est ce genre d’information sur laquelle il faut faire la lumière et qui peut être traitée dans une telle commission. Il ne se trouvait pas par hasard à la frontière syrienne. Les autorités turques ont-elles effectivement contacté la Belgique, quels services? Qu’ont répondu ces services? Ont-ils répondu qu’ils ne voulaient pas récupérer cet homme alors qu’il était recherché parce qu’il ne respectait pas sa libération conditionnelle? » a énuméré Georges Dallemagne (cdH).

De manière plus générale, le député veut savoir si la Turquie a signalé à la Belgique le cas d’autres personnes arrêtées à la frontière avec la Syrie et ce qu’elles sont devenues.

Dans la majorité, la N-VA se pose également des questions. Les nationalistes flamands attendent de connaître l’ensemble du dossier avant de se prononcer. « Mais si l’information se confirme, cela signifie encore une fois un échec de la justice », a déclaré Kristien Van Vaerenbergh dans les journaux du groupe « Mediahuis ».

L’Open Vld se montre prudent. Le parti libéral part du principe que les services concernés examinent minutieusement le dossier pour comprendre ce qui serait mal passé. « S’il s’agit d’une expulsion, c’est administratif et pas un maillon de la chaîne judiciaire », a fait remarquer Carina Van Cauter.

La député insiste par ailleurs sur la nécessité d’un suivi plus soutenu des personnes libérées sous conditions.

Contenu partenaire