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L’opération policière est le résultat d’un « travail remarquable » des différents services

La coordination des services de sécurité « fonctionne en Belgique », a souligné André Vandoren, le directeur de l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM), dimanche sur le plateau de Mise au Point (RTBF). L’opération policière conduite à Verviers et dans d’autres villes du pays est le résultat d’un « travail remarquable » des différents services, a-t-il dit.

Les débats politiques dominicaux, largement consacrés à ces événements, ont montré un certain degré de consensus politique sur la nécessité de renforcer la sécurité. L’octroi de moyens suffisants aux services de police et de renseignement semble être une priorité largement partagée. Dans la majorité, le chef du groupe MR à la Chambre Denis Ducarme a souligné que la réserve budgétaire interdépartementale y serait consacrée. Du côté de l’opposition, Joëlle Milquet (cdH), a plaidé pour que la sécurité soit exemptée de la rigueur budgétaire européenne. « Il faut immuniser les dépenses de sécurité », a-t-elle dit.

Le besoin de moyens est confirmé par la commissaire générale de la police fédérale Catherine De Bolle. Interviewée sur plusieurs plateaux télévisés, elle a souligné que le police fédérale n’avait pas été épargnée au plan budgétaire au cours des dernières années. « De nouvelles économies seraient très difficiles à réaliser », a-t-elle dit. « Le débat sur nos tâches essentielles se poursuit. Nos autorités prendront des décisions, mais la sécurité a un prix », a ajouté Mme De Bolle.

Peu de réserves ont par ailleurs été émises contre l’échange des données des passagers aériens, alors que ces programmes « PNR » rencontraient jusqu’il y a peu la résistance des défenseurs des libertés individuelles.

L’approche sécuritaire ne doit « laisser régner la peur », a toutefois prévenu la présidente de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten dans de Zevende dag (VRT). Elle se méfie des mesures qui « limiteraient notre vie privée ou qui restreindraient notre liberté d’expression ». La présidente des libéraux flamands ne s’oppose pas à ce que l’armée soit déployée dans les rues, mais « nous ne sommes pas Kaboul », tient-elle à souligner.

Zakia Khattabi (Ecolo) a appelé de son côté sur la RTBF à mettre aussi des moyens dans les prisons, foyers connus de radicalisation. Entre autres priorités, il convient selon elle d’y envoyer davantage d’aumôniers musulmans, afin d’éviter que les détenus en perte de repères se tournent vers des prêcheurs radicaux auto-désignés. M. Ducarme l’a appuyée sur ce point, en soulignant le rôle d’intermédiaire que peuvent jouer ces aumôniers dans les situations de rébellion.

Les débats ont également porté sur internet et les réseaux sociaux, un autre vecteur important de radicalisation. Mme Milquet a appelé à développer « une logique de contre-discours intelligent ». Les politiques en la matière ne sont pas suffisantes, a-t-elle dit.

En dépit de faiblesses et de difficultés pratiques et budgétaires, toutefois, le travail de prévention terroriste est efficace en Belgique, ont relevé plusieurs intervenants. « Cela a fonctionné, cela fonctionne et ce n’est pas nouveau », a dit M. Vandoren.

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