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L’Open Vld s’en tient à la sortie du nucléaire, si possible avant 2025

L’Open Vld s’est clairement prononcé vendredi en faveur de la sortie du nucléaire d’ici 2025 et plus tôt si possible, en publiant la vision préparée par deux de ses spécialistes, Willem Frederik Schiltz et Egbert Lachaert, sur l’évolution énergétique.

L’énergie d’origine nucléaire doit être remplacée, selon eux, par un réseau d’énergie décentralisé, où chacun produit lui-même de l’énergie « propre » – par exemple au moyen de panneaux solaires – en étant capable de le fournir à son voisin grâce à l’interconnexion. « Nous veillons ainsi à la sécurité de notre approvisionnement et à un prix correct de l’énergie », a souligné le parti libéral flamand dans un communiqué.

L’Open Vld réplique ainsi à ses deux partenaires flamands au sein de la coalition fédérale, la N-VA et le CD&V, qui avaient laissé entendre la semaine dernière qu’ils étaient favorables à une nouvelle prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires belges.

Le député flamand Andries Gryffroy (N-VA) avait tiré la sonnette d’alarme, affirmant que « notre approvisionnement futur en énergie n’est pas garanti » et assurant que la production ne suffirait plus à partir de 2020 à couvrir les besoins domestiques même en tenant compte des énergies renouvelables (solaire, éolien, …). Il avait ainsi plaidé pour le maintien du nucléaire durant dix ans supplémentaires et l’octroi entre-temps de subsides aux centrales au gaz.

Le CD&V avait pour sa part laissé entendre qu’il était prêt à discuter d’une prolongation du nucléaire « dans le cadre plus large d’un pacte de l’énergie ». Les libéraux flamands s’opposent à cette idée, ont souligné le député flamand Schiltz et son collègue fédéral Lachaert.

Selon eux, la sortie du nucléaire est trop importante pour laisser fonctionner le mécanisme du marché dans le secteur des énergies renouvelables. « L’incertitude a longtemps sapé les investissements dans des (énergies) alternatives », estiment les libéraux dans leur vision.

Le parti se dit même prêt à étudier les possibilités de fermer plus tôt que prévu les réacteurs affectés par des fissures (Doel 3 et Tihange 2) pour assurer la sécurité. Selon les projets du gouvernement, la fermeture des sept réacteurs nucléaires belges devrait s’étaler du 1er octobre 2022 (pour Doel 3) au 1er décembre 2025 pour Doel 2.

L’Open Vld souhaite générer davantage d’énergie d’origine solaire, éolienne et géothermique ainsi que des projets à petite échelle de biomasse, par la transformation des déchets.

Les deux députés libéraux préconisent encore un réseau électrique « décentralisé », au sein duquel tout un chacun pourrait produire et partager. L’énergie excédentaire serait stockée dans des batteries pour les périodes de moindre production ou de plus grande consommation.

L’Open Vld admet que son plan a un prix, mais assure qu’il mènera à terme à une réduction du prix de l’électricité. L’octroi de subsides n’est envisageable, aux yeux des libéraux flamands, que pour les investissements – et non en régime de croisière – et seulement pour les technologies offrant un haut rendement et un prix de revient bas.

Le plan du VLD, c’est le black-out précoce, selon la N-VA

Une fermeture de centrales nucléaires avant 2025, comme l’envisage l’Open Vld, provoquera un black-out plus tôt que prévu, a affirmé vendredi la N-VA.

« D’après mes calculs, il y a un risque de pénurie à partir de 2020 et je constate que ces chiffres ne sont pas contestés. Si l’Open Vld veut fermer des centrales plus tôt, on fera sans doute face à un black-out plus tôt que prévu », a déclaré le député flamand Andries Gryffroy qui demande aux libéraux de chiffrer leur plan et de démontrer qu’il est réalisable.

« On sera vite en 2025. Fermer des centrales plus tôt, ce sera juste », a souligné pour sa part la députée Leen Dierick (CD&V).

Les chrétiens-démocrates s’en tiennent aussi à l’échéance de 2025 mais envisagent qu’elle ne puisse être respectée. « Si nous pouvons fermer plus tôt, c’est bien mais si ça n’est vraiment pas possible, on doit pouvoir discuter d’un maintien en activité pendant une période plus longue », a-t-elle ajouté.

Tout dépendra des solutions de rechange au nucléaire. « Evidemment, nous devons investir intensivement dans les énergies renouvelables mais 2025, c’est bientôt. Si nous devons, par exemple, encore construire des centrales au gaz pour compenser les périodes où il y a peu de vent, ce sera difficile », a-t-elle encore dit avant d’appeler la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR), à élaborer son pacte énergétique.

Ces déclarations divergentes dans la majorité ont fait réagir l’opposition. « Cacophonie au sein des partis de la majorité sur la sortie du nucléaire en 2025: oui mais non, enfin peut-être… Démontre le manque de vision! » s’est exclamée la députée Karine Lalieux (PS).

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