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L’Oosterweel, le dossier qui électrise la campagne électorale anversoise

Le Vif

Un dossier aura particulièrement animé la campagne électorale à Anvers: l’Oosterweel, c’est-à-dire le bouclage du ring de la Métropole. Il pourrait réserver quelques surprises. Un récent sondage classait ainsi Groen à la troisième place dans la circonscription, derrière la N-VA et devant les socialistes.

Cette saga alimente la chronique politique flamande depuis 15 ans et a amené chaque parti à adapter sa position aux évolutions de ce projet titanesque. En 1999, le ministre flamand de la Mobilité, Steve Stevaert, a commandé une étude de faisabilité sur le bouclage du ring. Depuis, les tracés ont varié, intégrant tunnels et/ou viaducs. En octobre 2009, lors d’une consultation populaire, les Anversois ont rejeté une première mouture du projet, qui comportait un pont (le « Lange Wapper ») enjambant l’Escaut et une partie de la ville. Un an plus tard, le gouvernement flamand a écarté définitivement l’option du pont au profit du tunnel dont le surcoût doit être partagé entre la Région et la ville d’Anvers. L’Open Vld décide alors de quitter la majorité anversoise.

Il faudra attendre février 2014 pour que l’équipe de Kris Peeters s’accorde sur un tracé. L’exécutif CD&V-N-VA-sp.a retient le scénario « BAM » (Beheersmaatschappij Antwerpen Mobiel), la société anonyme mise sur pied pour gérer le projet et dirigée depuis mi-2013 par l’administrateur-délégué de la FEB, Rudi Thomaes. Il écarte le tracé Meccano qui avait la faveur de nombreuses associations. Date prévue de début des travaux: 2016. Achèvement: 2022.

L’opposition écologiste a immédiatement dénoncé ce choix, rejointe à Anvers par le PTB. Les autres partis sont dans une situation plus délicate. Le sp.a siège dans la majorité au parlement flamand mais dans l’opposition au conseil communal de la métropole. Il a appelé à regarder vers l’avenir et réclamé de nouveaux investissements pour réduire l’utilisation de la voiture. L’Open Vld est quant à lui dans la stituation inverse et a décidé à la fin avril de prendre ses distances à l’égard du tracé retenu pour en privilégier un autre.

En principe, la question du tracé est close. Des interrogations subsistent toutefois. Les écologistes ont dénoncé il y a deux semaines la présence de pas moins de 29 bandes de circulation à l’un des noeuds du projet (le « Hollandse Knoop »). Le BAM a démenti mais a refusé de communiquer le nombre précis de bandes de circulation à cet endroit. L’ampleur du coût est également sujette à caution. Toujours selon les Verts, la facture initiale pourrait passer de 3,2 milliards d’euros à 4,9 milliards. Et, avec le soutien de Groen encore, un premier recours au Conseil d’Etat a été déposé contre l’étude environnementale sur laquelle s’est appuyé le gouvernement flamand.

La personnalité des protagonistes du dossier rend celui-ci encore un peu plus sensible: Kris Peeters (tête de liste CD&V à la Région pour la province d’Anvers), Bart De Wever (bourgmestre d’Anvers, tête de liste N-VA pour la Chambre), Wouter Van Besien (président de Groen, conseiller communal anversois et tête de liste à la Région), Annemie Turtelboom (conseillère communale à Anvers, tête de liste fédérale Open Vld) ou encore Peter Mertens (président du PTB, tête de liste et conseiller communal à Anvers).

Quelle que soit l’issue des élections, l’Oosterweel risque de compliquer la formation du prochain gouvernement flamand. La réalisation du chantier ne sera pas tout repos: outre les recours de riverains, le nouvel exécutif devra également gérer un problème juridique épineux. Le consortium Noriant a décroché en 2006 une première adjudication mais sur la base d’un plan incluant l’aménagement du Lange Wapper. Depuis lors, les plans ont changé. S’il maintient son choix, le gouvernement risque des recours d’autres soumissionnaires; s’il désigne un autre opérateur, il risque de devoir des dommages-intérêts à Noriant.

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