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L’offensive flamande sur la SNCB et contre les aéroports wallons

Dans le plan d’investissement 2013-2025 de la SNCB, les investissements ferroviaires dans le sud du pays seraient revus à la baisse. Parallèlement, la Commission flamande des aéroports publie un rapport qui flingue la politique économique aéroportuaire wallonne…

C’est une offensive en bonne et due forme. Côté rail, alors que le plan d’investissement 2013-2025 de la SNCB se discute, on prévoit des coups durs pour les Wallons : suspension de la ligne Thalys et suppression de trains. Par ailleurs, depuis mi-septembre, le QG informatique de la SNCB-Holding est installé à Muizen (Malines). C’est le véritable disque dur du groupe (horaires des trains, gestion personnel, rendement des machines, etc). Les directions opérationnelles, chargées des choix stratégiques de développement, sont occupées par les néerlandophones, les francophones héritant des directions logistiques. Au point que certains, parmi même les cadres de la SNCB, s’inquiètent : « Tout est installé en Flandre. » Et dans l’optique d’une possible régionalisation des chemins de fer belges, ce n’est pas anecdotique. D’aucuns estiment même qu’une faillite totale du groupe n’est pas à exclure. Et que cette faillite serait manigancée depuis la Flandre : on endette le groupe jusqu’à l’étouffer, ce qui permettrait de se diriger plus sûrement vers une régionalisation. Dont les Flamands tireraient tout profit.

Constat ressemblant côté aéroport. La montée en puissance de l’activité de Liège et Charleroi irrite le patronat flamand, martèle Luc Partoune, directeur général de Liège Airport. Réaction au rapport que la Commission flamande des aéroports vient de publier sous le titre : « Analyse de la position concurrentielle de Zaventem face aux aéroports de Charleroi et Liège. » Cela, une semaine, pile, après que la Commission européenne a fait savoir qu’elle communiquera mi-2013 les lignes directrices de sa nouvelle politique de financement des aéroports, point d’orgue de son enquête sur la conformité des aides de la Région wallonne à la société de gestion de l’aéroport de Charleroi et à la compagnie aérienne Ryanair. Ni Liège ni Charleroi ne veulent croire à un hasard de dates. C’est que la Commission flamande dénonce « des subsides qui ne servent qu’à favoriser des tarifs de dumping au lieu d’aider à combler un déficit de rentabilité comme c’est le cas en Flandre, à Anvers et Ostende. » Dans les faits, les trois aéroports flamands (Zaventem, Anvers et Ostende) voient leurs activités stagner ou baisser pendant que celles de Liège et Charleroi, crise ou pas crise, continuent de progresser. « Cette attaque en règle du lobby flamand exprime sa jalousie de notre succès », s’énerve donc André Antoine, ministre wallon en charge des Aéroports.

LeVif.be

Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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